Le tribunal de commerce de Niort a autorisé jeudi la reprise par une société d'économie mixte (SEM), dont la région Poitou-Charentes est actionnaire majoritaire, des actifs de la société Heuliez SAS placée en liquidation judiciaire, une décision permettant d'entrevoir une possible reprise par un investisseur.
Dans ses attendus, le tribunal a souligné que la SEM, baptisée Fabrique régionale du bocage, "motive cette acquisition dans le seul et unique but de procéder à la mise en sécurité des actifs et d'en assurer le maintien en état de fonctionnement afin d'en éviter la dispersion et de préserver une capacité de production future".
Ainsi, la SEM s'est portée acquéreur pour 5.000 euros de la totalité du parc machines, des installations techniques ainsi que de l'ensemble des biens tels que noms, marque, enseigne commerciale, brevets et licence d'exploitation.
"Ce n'est qu'une première étape. Grâce à cette décision, les salariés vont pouvoir ne pas vivre ce moment douloureux qu'est la dispersion de leur outil de travail", a indiqué à l'AFP la présidente PS de Poitou-Charentes, Ségolène Royal.
"Il y a surtout un nouvel espoir" et "on va tout faire qu'il y ait un renouveau industriel", a-t-elle ajouté.
"On va réfléchir, avec les chefs d'entreprise du territoire qui sont dans le conseil d'administration (de la SEM), à l'utilisation de cet outil de travail pour conquérir des emplois et rebondir industriellement", a dit Mme Royal estimant que "les choses sont en bonne voie avec Cosmos XXI", un repreneur espagnol ayant fait part de son intérêt mais qui a conditionné son offre de reprise à l'ouverture du carnet de commandes.
"On s'est fixé jusqu’à la fin du mois de janvier en espérant de bonnes choses", a-t-elle dit.
Dans ce dossier, le nom de Volkswagen a été avancé comme possible commanditaire de pièces automobiles. "On l'espère. On franchit les étapes les unes après les autres", a simplement indiqué Mme Royal.
Pour Mme Royal, "cela montre que la fatalité peut être contrecarrée. Il faut imaginer des solutions neuves pour sauver les identités industrielles qui méritent de l'être".
Le premier conseil d’administration de la SEM va se réunir jeudi après-midi afin de déterminer "les décisions les plus judicieuses possibles pour entretenir l'outil de travail", un entretien d'un coût annuel estimé à 3 millions d'euros.
"Celui qui va racheter remboursera la région de tous les frais engagés pour l'entretien des machines", avec environ 15 salariés, a souligné la présidente de région.
La SEM Fabrique régionale du bocage est dotée d'un capital de 900.000 euros et détenue à 72,22% par la région Poitou-Charentes, les autres porteurs étant des opérateurs privés, personnes morales ou physiques.