Le géant américain de l'informatique IBM a officialisé lundi à Lille l'implantation prochaine d'un centre de services qui va se traduire par 700 embauches de jeunes dans les trois à cinq ans à venir.
Le "bouillonnement et l'innovation" de Lille lui ont permis de l'emporter "contre des concurrents qui pouvaient avoir d'extrêmement bons arguments", a déclaré à Lille le président d'IBM France, Alain Bénichou.
Le projet est une opportunité de "rayonnement" pour la région Nord/Pas-de-Calais, qui comptait 14% de chômeurs fin 2012.
Le parc d'activités Euratechnologies, sur lequel IBM implantera son bureau, a joué un rôle-clé dans le choix de la firme.
Créé en 2009 dans les murs d'anciennes usines textiles réhabilitées, le site accueille 1.800 salariés dans 127 entreprises spécialisées dans les technologies de l'information et de la communication.
Les partenariats noués avec de grandes écoles et des universités, notamment celle de Stanford en Californie, ont aussi convaincu IBM qu'il pourrait y trouver les compétences nécessaires, a expliqué M. Bénichou.
"Sans les efforts de la métropole lilloise, IBM n'aurait certainement pas choisi la France", a assuré le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Outre Euratechnologies, la métropole compte une demi-douzaines de pôles d'"excellence", spécialisés notamment dans la santé ou l'image numérique. 25.000 personnes y travaillent, selon la communauté urbaine de Lille.
IBM Services Center Lille aura pour mission de fournir aux clients français des services de proximité, principalement dans les domaines du développement et de la maintenance d'applications.
Première vague de recrutement dès juillet
M. Bénichou a refusé de dévoiler le montant investi par IBM, assurant qu'il était "conséquent" et porterait en grande partie sur la formation des nouveaux embauchés.
"L'Etat n'a pas donné d'argent public dans ce dossier", a précisé M. Montebourg.
La contribution publique "ne vient pas de la subvention mais de la formation et de l'environnement" offert aux entreprises, même si la réhabilitation du site d'Euratechnologies a nécessité au départ un lourd investissement public, a ajouté la présidente de la communauté urbaine, Martine Aubry.
Connecté aux autres centres IBM dans le monde, le site lillois permettra au groupe "d'industrialiser les services" et de "monter en valeur", a expliqué M. Bénichou.
Pour le faire fonctionner, IBM compte recruter et former des jeunes globalement de niveau bac+2/3, mais aussi des profils plus expérimentés, notamment dans les domaines du développement d'application ou de l'intégration système.
Une première vague de recrutement de 200 personnes sera organisée le 11 juillet sur le site.
IBM table ensuite sur "700 emplois d'ici à trois ans et plus si affinités", a promis M. Bénichou.
Cette implantation intervient alors qu'IBM a annoncé à la fin mai un plan de suppression de près de 700 postes dans l'Hexagone.
Ce plan fait partie d'une "mutation essentielle" pour que l'entreprise puisse s'adapter aux besoins de ses clients, a souligné M. Bénichou.
Plutôt qu'à la fabrication d'ordinateurs, IBM souhaite désormais se consacrer principalement aux logiciels, au +cloud computing+ et aux services, comme à Lille, a expliqué le dirigeant.
C'est une "adaptation nécessaire au soutien de la compétition mondiale", a approuvé M. Montebourg.