Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique d'investissement Bpifrance, a indiqué lundi que son établissement n'était pas assez sollicité par les entreprises, invoquant une question de "confiance".
"Si on devait faire 10 milliards d'euros de plus de crédit aux PME en 2013 on pourrait, le problème c'est les dossiers, l'argent il est là. Il est là en crédit et en fonds propres", a déclaré sur BFM Business M. Dufourcq.
Il a souligné que Bpifrance n'avait "pas suffisamment" de demandes d'entreprises pour le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). "Elles n'ont pas encore envie d'investir en 2013. Le discours qui consiste à rappeler que les vainqueurs de 2016 sont ceux qui auront investi en 2013 est en train de progresser, il est en train de prendre corps mais il n'a pas encore convaincu l'essentiel de l'économie française. Il est là l'enjeu: c'est un enjeu de confiance", a-t-il reconnu.
"Les possibilités sont là et les taux sont extrêmement faibles", a-t-il martelé.
Pour l'instant, la BPI a accordé 800 millions d'euros de préfinancement et financé au total 3.500 dossiers, a annoncé M. Dufourcq.
Le CICE, annoncé en novembre dans le cadre des mesures de relance de la compétitivité et entré en vigueur cette année, vise à réduire le coût du travail pour toute entreprise sur les salaires allant jusqu'à 2,5 Smic. Il doit en rythme de croisière représenter une somme totale annuelle de 20 milliards d'euros et une baisse du coût du travail de 6%.
Défendant les frais de dossier exigés par la BPI, Nicolas Dufourcq a argumenté que ceux-ci s'expliquaient par le coût du travail et la "sinistralité".
Il a aussi fermement rejeté l'idée que les conditions des banques commerciales ou mutualistes puissent être plus avantageuses que celles de la BPI, d'autant que cette dernière, a-t-il assuré, est quasiment la seule à prendre en charge les "petits dossiers" ou ceux en dessous des 25.000 euros.