La période est propice à l'achat immobilier pour une large majorité de Français qui hésitent toutefois encore à franchir le pas, selon une étude Ipsos pour le site d'annonces SeLoger.com publiée lundi.
En cette période de crise, les Français ont le sentiment que le marché est plutôt "bien orienté". Ils sont ainsi 63% à penser que l'offre de biens est en progression depuis un an, et seulement 14% qu'elle est moins importante, 23% la jugeant stable.
Une majorité plus nette encore (76%) estime que c'est "le bon moment d'acheter" et 71% reconnaissent l'attractivité des taux d'intérêts, descendus depuis juin sous le seuil des 3%, à un niveau historiquement bas.
Les Français restent à l'affût des bonnes affaires et leur intérêt pour l'immobilier continue de se vérifier chaque jour.
En un an, SeLoger.com a ainsi observé une hausse des visites de 20% sur son site et la multiplication par deux des inscrits aux alertes emails sur le fixe et le mobile, selon son président Roland Tripard, cité dans l'étude Ipsos.
La période est donc propice à l'acquisition d'un bien, au point que 71% des personnes interrogées recommanderaient à leurs proches de sauter le pas.
Mais globalement les Français restent prudents quand il s'agit de leurs propres investissements.
Ils sont seulement 16% à envisager l'achat d'un nouveau logement pour eux-mêmes et leurs familles au cours des trois prochaines années.
De même, seuls 10% ont l'intention de vendre leur logement principal ou leur résidence secondaire sur la même période.
Cette prudence s'explique notamment par la "difficulté accrue" d'obtenir un crédit, pour 68% des Français.
"Les banques cherchent en effet à minimiser leurs prises de risques et restent sur la réserve, en privilégiant les dossiers les plus sûrs et en préférant les durées de remboursement les plus courtes", selon Roland Tripard.
En outre, 80% des Français soulignent l'insuffisance des incitations fiscales, liée à la fin du prêt à taux zéro dans l'ancien et du Scellier.
Enfin, le manque d'attractivité des prix qui restent élevés, surtout dans les grandes villes, explique la frilosité des acheteurs potentiels.
Sur ce point, 40% des Français estiment que le niveau des prix est plus élevé depuis un an, 39% plutôt moins élevé et 21% stable.
"Cette disparité est le reflet d'un marché immobilier encore hésitant en l'absence de variations marquantes des prix", analyse M. Tripard.
D'après le dernier Baromètre SeLoger des prix constatés à la mise en vente en juin 2013, le recul se confirme pour certaines villes, en tête desquelles Paris, qui enregistre globalement une baisse annuelle de 3,2%.
Pour les grandes métropoles françaises, telles que Lyon, Marseille et Lille, les prix se stabilisent, après les augmentations observées ces six derniers mois.
La tendance baissière devrait être "pérenne" et de l'ordre de "5 à 10% jusqu'à la fin de l'année", selon les estimations de SeLoger.
Et ce fléchissement des prix devrait achever de convaincre les acheteurs potentiels et contribuer à relancer le marché, estime Roland Tripard.
Cette étude a été réalisée du 30 mai au 4 juin 2013 sur un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.