Le nombre d'inscrits au chômage, qui a bondi de plus de 300.000 depuis début 2009, a continué à augmenter en mai, d'environ 30.000 (catégorie A) selon des médias, le gouvernement soulignant que les chiffres attendus jeudi soir seront "un peu meilleurs" que les mois précédents.
Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a augmenté de 30.000 en mai, a affirmé la radio RTL jeudi matin, sans préciser de quelle catégorie de demandeurs d'emploi il s'agissait.
Le Figaro a assuré plus tard sur son site internet que 32.000 demandeurs d'emploi de plus ont été inscrits en catégorie A en mai, ajoutant que ce sera le chiffre officiellement annoncé jeudi à 18h selon ses informations, non sourcées.
"Cela représente quasiment une baisse de moitié par rapport au mois d'avril (+58.500). Depuis le début de l'année, la moyenne des nouveaux inscrits oscille entre 50.000 et 80.000 tous les mois. La hausse a donc nettement ralenti par rapport au mois de janvier, lorsque le Pôle emploi avait enregistré 100.400 demandeurs en plus", écrit le quotidien.
Sur les quatre premiers mois de l'année, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A a déjà augmenté de plus de 300.000, saturant le personnel de Pôle emploi déjà aux prises avec les réorganisations liées à la fusion ANPE-Assedic.
En avril, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi avait progressé de 58.500 en métropole à 2,5 millions, pour ceux sans aucune activité (catégorie A), et de 90.800 à 3,5 millions si on ajoute ceux exerçant une activité réduite (catégories A,B,C).
En incluant les départements d'Outre mer, quelque 3,7 millions de demandeurs d'emploi (y compris ceux en activité réduite) pointaient en avril à Pôle emploi.
Les chiffres des inscriptions au chômage seront "un peu meilleurs" en mai, a déclaré Christine Lagarde jeudi matin en marge d'un colloque UbiFrance à Paris, selon des propos rapportés par des organes de presse. Ils seront "moins négatifs" que le mois précédent, a néanmoins nuancé Bercy.
"Nous voyons bien qu'il y a des signes un peu plus encourageants aujourd'hui", a de son côté réagi le nouveau ministre de l'Industrie Christian Estrosi, interrogé à ce sujet jeudi sur LCI.
Le président Nicolas Sarkozy a cependant affirmé lundi devant le Congrès réuni à Versailles que la crise économique n'était "pas finie", ajoutant: "nous ne savons pas quand elle se terminera".
Et le Premier ministre François Fillon a prévenu fin mai que la hausse du chômage en Europe allait "se poursuivre tout au long" de 2009 "et sans doute encore un peu au début" 2010.
La France risque d'enregistrer 639.000 chômeurs de plus cette année (inscrits en catégories A+B+C et dispensés de recherche d'emploi) si le PIB recule de 3%, selon les nouvelles prévisions de l'assurance chômage (Unedic) diffusées fin mai.
Quant au taux de chômage, il devrait continuer à fortement progresser pour avoisiner les 10% en fin d'année, prévoient l'Insee, la Commission européenne ou encore l'OCDE.
Or l'évolution de l'emploi, "source d'incertitudes élevées", fait peser un risque sur la vitesse de sortie de la récession, a prévenu l'Insee vendredi.
Cherchant des "mesures complémentaires" face à cette envolée du chômage, patronat et syndicats sont entrés mercredi dans le vif de leur négociation portant sur le chômage partiel.