La compagnie aérienne japonaise Japan Airlines (JAL), qui n'exploite pour ainsi dire que des appareils Boeing, étudie sérieusement l'acquisition de quelque 20 gros porteurs Airbus A350, a affirmé dimanche un journal économique nippon.
JAL pourrait passer commande dans un premiers temps d'ici à la fin juin de vingt A350 pour un prix catalogue de l'ordre de 400 milliards de yens (3,25 milliards d'euros), notamment pour prendre le relais de Boeing 777, a expliqué le quotidien Nikkei.
A l'instar de sa rivale All Nippon Airways (ANA), JAL, rescapée d'une faillite, a presque tout misé sur Boeing depuis l'origine, bien que la compagnie Japan Air System (JAS) avec laquelle elle a fusionné ait auparavant possédé quelques Airbus A300 dans sa flotte.
Même si le Nikkei n'évoque pas le problème des Boeing 787 cloués au sol pour justifier l'intérêt de JAL pour les A350, il souligne que la compagnie souhaite "réduire les risques" en diversifiant son approvisionnement, comme le font la plupart des autres grandes compagnies mondiales.
JAL, tributaire de Boeing, a dû annuler plusieurs centaines de vols et revoir ses projets à cause des graves incidents de batteries lithium-ion qui ont conduit les autorités à interdire au Boeing 787 de voler depuis la mi-janvier. JAL possède à l'heure actuelle 7 Boeing 787 (sur un total de 45 commandés et 20 options).
Face à un Boeing installé au Japon depuis plus d'un demi-siècle et bénéficiant des liens historiques entre l'archipel et les Etats-Unis, Airbus n'a jamais réussi à faire une percée importante dans un quasi monopole de facto.
Si JAL lançait effectivement une commande de plusieurs dizaines d'A350, ce serait un important succès pour Airbus qui n'a que moins de 10% de parts de marché au Japon. Grâce cependant à des commandes venant de plus petites compagnies, notamment ces derniers temps, Airbus a tout de même réussi à livrer depuis l'origine 100 appareils à des transporteurs japonais.
L'avionneur s'est toutefois heurté à des difficulté en tentant de vendre des très gros porteurs A380 à JAL et ANA, importantes compagnies qui ont jusqu'à présent ignoré les avantages prêtés à cet avion. En revanche, Airbus est parvenu à en placer 6 auprès de la compagnie concurrente et ambitieuse Skymark Airlines.