L'attaque meurtrière contre le centre commercial Westgate à Nairobi par un commando islamiste n'aura pas "d'impact majeur" sur la "performance économique" kényane, a estimé vendredi le ministre kényan des Finances, Henry Rotich.
"Nous (...) reconnaissons que (l'attaque) a des coûts directs et indirects", comme des destructions de biens et des licenciements, mais "la contribution générale des activités économiques du centre commercial représentent une part marginale du commerce de gros et de détail, des activités de l'hôtellerie et la restauration et du secteur des intermédiaires financiers de notre économie", a expliqué le ministre dans un communiqué.
"Par conséquent, nous n'anticipons aucun effet majeur sur la performance économique générale", a-t-il poursuivi, rappelant l'objectif de croissance économique du pays cette année: entre 5,5 et 6%.
L'attaque du centre commercial Westgate, rendez-vous de la classe moyenne kényane et de nombreux expatriés et symbole des ambitions économiques du pays, a fait au moins 67 morts et presque autant de disparus. Cette attaque, qui a duré plusieurs jours à partir de samedi, est la plus meurtrière à Nairobi depuis l'attentat qui avait visé l'ambassade américaine en 1998.
Estimant que les "fondamentaux de (l')économie kényane restaient sains et solides", le ministre kényan a aussi précisé vendredi qu'une émission obligataire massive, prévue par le gouvernement kényan avant la fin de l'année, était "toujours d'actualité".
Le Kenya, qui a un besoin criant de fonds pour financer ses infrastructures (routes, rail, port) défaillantes, a récemment indiqué vouloir lancer sa première émission obligataire sur les marchés internationaux vers le mois de novembre. Selon les sources, le gouvernement compte emprunter entre 1 et 1,5 milliard de dollars.
En cinq ans, le Kenya, meurtri en 2008 par une grave crise politique, puis les années suivantes par une sécheresse dévastatrice et la crise mondiale, a renoué avec une forte croissance: la hausse de son Produit intérieur brut (PIB) est passée d'environ 1,5% en 2008 à plus de 4% en 2012 et devrait avoisiner les 5,5% en 2013.
Il a aussi renfloué ses réserves en devises étrangères et réduit son inflation -- passée de 14% en 2011 à 9,4% en 2012, elle devrait tourner autour de 5% cette année.
Le pays espère rejoindre le clan des pays à revenu intermédiaire d'ici à 2030.