Le groupe américain Eastman Kodak se rapproche d'une sortie de faillite avec l'annonce lundi d'un accord avec son plus gros créancier, le fonds de pension britannique KPP, passant par la cession à ce dernier de certaines de ses activités d'imagerie, et d'un retour aux bénéfices.
KPP va mettre la main pour 650 millions de dollars sur l'activité grand public "d'imagerie personnelle", qui permet de créer des produits photo personnalisés (tirages, impression de livres photos, de cartes de voeux, de calendriers...), ainsi que sur les scanners et logiciels de capture d'image pour les entreprises. Kodak avait annoncé leur mise en vente l'été dernier.
Dans le cadre de l'accord, KPP renonce aussi à faire valoir ses droits à réclamer 2,8 milliards de dollars à Kodak et ses filiales.
"En une seule transaction, Kodak va concrétiser son intention annoncée précédemment de céder les activités d'imagerie personnelle et de documents pour les entreprises, et solder sa plus grosse dette", a commenté le PDG du groupe, Antonio Perez, cité dans le communiqué.
L'opération en outre "fournit les liquidités dont nous avions encore besoin pour sortir de la procédure de faillite", a-t-il ajouté.
Kodak a déposé le bilan début 2012, au bout de 131 ans d'existence, après avoir pris du retard dans le numérique. Il joue sa survie avec une lourde restructuration passant par la cession ou l'abandon de toute une série d'activités, en vue d'une sortie de faillite cette année.
Le groupe va réaliser une étape importante dans cette procédure en transmettant mardi au tribunal des faillites un projet de plan de réorganisation.
"Notre chemin en vue de sortir de faillite est maintenant clair, et le plan de réorganisation que nous comptons transmettre au tribunal demain fournit une feuille de route pour le nouveau Kodak", a commenté M. Perez.
Kodak a parallèlement annoncé avoir réussi à dégager un bénéfice net de 283 millions de dollars au premier trimestre, contre une perte de 366 millions un an plus tôt.
Le groupe explique ce retour dans le vert par des améliorations des résultats dans les activités qu'il compte conserver, suite à ses efforts de réduction de coûts, mais il a aussi bénéficié d'un gros profit exceptionnel (535 millions de dollars) tiré de la vente d'un important portefeuille de brevets liés au traitement d'images numériques.
Le chiffre d'affaires des activités poursuivies a reculé de 9% à 849 millions de dollars.