PARIS (Reuters) - Ségolène Royal s'est dite mardi optimiste sur l'issue de la COP21, la conférence mondiale sur le climat de décembre prochain, mettant en avant l'implication nouvelle des dirigeants sur la question de la lutte contre le réchauffement climatique.
"J'ai confiance, je suis optimiste sur le bon déroulement de la préparation de la conférence sur le climat, de sa finalisation", a déclaré la ministre de l'Ecologie, de l'Environnement et du Développement durable lors d'une conférence de presse sur la loi de transition énergétique.
La 21e conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre, est considérée comme une des dernières chances de conclure un accord mondial sur la lutte contre le changement climatique.
Après l'échec de Copenhague en 2009 et l'accord en demi-teinte de Lima en 2014, la France espère aboutir en décembre à la conclusion d'un accord universel et contraignant visant à maintenir le réchauffement de la Terre en deçà de 2°C.
"Contrairement à ce qu'il s'est passé lors des précédents sommets, vous voyez les chefs d'Etat et de gouvernement qui s'impliquent personnellement et c'est comme ça que ça peut marcher", a dit Ségolène Royal, chargée de préparer la COP21 avec le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, qui présidera la cérémonie.
"Il y a une mobilisation au niveau des chefs d'Etat (...), ça c'est très nouveau et c'est très positif", a-t-elle ajouté, prenant l'exemple du président américain.
SEULES 55 CONTRIBUTIONS POUR l'INSTANT
Barack Obama a dévoilé début août la version définitive de son plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre produites par les centrales électriques fonctionnant au charbon.
Un plan "courageux" salué par la France qui y a vu une contribution majeure au succès de la COP21.
Le Premier ministre chinois a de son côté confirmé en juin l'objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à partir de 2030, si possible plus tôt, et annoncé que la Chine s'efforcerait d'ici là de réduire de 60 à 65% l'intensité de son économie en carbone.
"Un autre élément qui est très nouveau, c'est la mobilisation des délégués spirituels", a estimé Ségolène Royal, faisant référence à l'encyclique du pape François sur l'écologie, et celle "des pays qui subissent le dérèglement climatique, notamment africains, qui font aussi l'effort de faire leur contribution nationale".
Les 195 pays participants de la COP21 ont jusqu'au 1er octobre pour déposer leur contribution nationale. A l'heure actuelle, seuls 55 pays l'ont fait.
Signe de l'importance accordée au volet politique, Laurent Fabius, le maître d'oeuvre de la COP21, a réuni fin juillet à Paris les représentants de 46 pays pour tenter d'accélérer les négociations.
Une autre réunion du même type se tiendra début septembre à Paris avec pour ordre du jour la question des finances et des technologies.
"La question du financement sera déterminante", a dit le chef de la diplomatie à des journalistes à Paris. "Si nous arrivons à cela (lever des fonds pour aider les pays pauvres à lutter contre le réchauffement climatique-NDLR), à ce moment-là, nous avons un espoir de réussir", a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs remarqué une certaine mobilisation des entreprises "qui comprennent que ceux qui ne s'engagent pas vraiment contre le dérèglement climatique seront laissés pour compte".
"J'ai bon espoir, mais il y a un travail énorme à faire", a-t-il dit.
(Marine Pennetier, édité par Elizabeth Pineau)