La Bourse de New York, à nouveau gagnée par la nervosité cette semaine, espère recevoir un coup de pouce des chiffres sur l'emploi américain vendredi prochain, tout en redoutant l'impact d'une amélioration de l'économie sur la politique monétaire des Etats-Unis.
Au cours des quatre dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de Wall Street, a cédé 1,22% pour finir à 15.115,57 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 0,11% à 3.455,91 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 1,14% à 1.630,74 points.
Très décousus tout au long d'une semaine écourtée par un jour férié lundi, les échanges ont alterné sans cesse entre périodes de hausse et de baisse, sans que cela corresponde toujours à la réception plus ou moins bonne accordée aux statistiques économiques.
"Le marché hésite entre deux lectures, deux interprétations des statistiques économiques américaines, et ces deux lectures se font la guerre, ce qui explique que le marché soit aussi ballotté", a relevé Gregori Volokhine, gérant de portefeuilles de Meeschaert New York.
En effet, une intervention la semaine dernière du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a renforcé les attentes d'un ralentissement anticipé des mesures de soutien exceptionnelles de l'institution à l'économie en cas d'amélioration durable de la conjoncture.
"Le marché ne sait pas s'il veut avoir de bonnes statistiques ou des mauvaises statistiques, l'un impliquant que la Fed ne sera plus derrière le marché, et l'autre impliquant que l'économie ne va pas si bien", a résumé M. Volokhine.
Or, ces doutes étaient amenés à perdurer la semaine prochaine alors que devaient être publiés des statistiques jugées cruciales pour évaluer la vigueur de la reprise économique américaine.
En premier lieu, les investisseurs attendront les chiffres sur le chômage et l'emploi en mai aux Etats-Unis, qui seront publiés vendredi.
Tout signe de réelle embellie pourrait susciter de fortes réactions, à la hausse ou à la baisse, l'emploi étant considéré comme un baromètre clef de l'économie américaine mais étant aussi au coeur des préoccupations de la Fed.
Dans ce contexte, "cette semaine n'aura été qu'un avant-goût de la semaine à venir", a estimé Steven Rosen, de la Société Générale. "Désormais, la nervosité et la volatilité sont les nouveaux maîtres-mots sur les marchés financiers".
"Il suffit de voir les plongeons et l'évolution en dents de scie de l'indice Nikkei à Tokyo ces derniers jours", a-t-il souligné.
Les opérateurs regardaient également avec inquiétude du côté du marché obligataire qui a nettement reculé cette semaine, le rendement du bon du Trésor à 10 ans ayant terminé à plusieurs reprises à des sommets depuis avril 2012, dans un contexte d'incertitude sur la politique à venir de la Fed.
Selon Michael James, de Wedbush Securities, si ces craintes limitaient ces dernières semaines l'essor du marché, il n'en reste pas moins que la place financière new-yorkaise reste "dominée par une bataille entre courtiers" où chaque baisse représente une occasion de rentrer sur un marché de plus en plus cher, depuis ses récents records.
Avant l'emploi, les investisseurs regarderont attentivement lundi l'indice PMI manufacturier des Etats-Unis pour le mois de mai, ainsi que les dépenses de construction dans l'immobilier. Mercredi, ils surveilleront aussi les chiffres de l'emploi ADP dans le secteur privé non agricole pour mai et un indice d'activité non manufacturière.