La Bourse de Paris a terminé en nette baisse lundi (-1,71%), retombant à son plus bas niveau depuis début décembre 2012, préoccupée par le prochain resserrement monétaire aux Etats-Unis et la situation des banques en Chine.
L'indice CAC 40 a perdu 62,41 points à 3.595,63 points pour signer une cinquième séance de baisse consécutive, dans un volume d'échanges assez nourri de 3,6 milliards d'euros. Vendredi, il avait lâché 1,11%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 1,24% et Londres 1,42%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 1,48%.
Le marché parisien a évolué très brièvement dans le vert en début de séance, avant de perdre du terrain, au point de lâcher un temps plus de 2% dans l'après-midi. Il est désormais dans le rouge depuis le début de l'année (-1,25%), alors qu'il évoluait encore au-dessus des 4.000 points fin mai.
"Le marché doit faire face aux incertitudes aux Etats-Unis et en Chine. Il y a même quelques inquiétudes politiques en Grèce. Cela fait beaucoup en même temps", observe Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
"L'imminence de la fin du semestre ne pousse pas les investisseurs à acheter", ajoute-t-il. Les gérants essaient en effet de préserver leurs gains, après avoir vu la forte hausse depuis le début de l'année être effacée en dix jours.
Les investisseurs sont d'abord préoccupés par la fin prévue des rachats d'actifs par la Banque centrale américaine (Fed), depuis la réunion de la semaine dernière qui avait lourdement affecté les places boursières jeudi.
Le marché "continue de plancher sur la stratégie de la Fed, concernant un retrait ou un arrêt des mesures de soutien dans les douze prochains mois", souligne Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital.
La Chine est également au centre des attentions, puisque les taux de crédit interbancaire, auxquels les banques se prêtent de l'argent au jour le jour, ont bondi ces deux dernières semaines.
La Banque centrale chinoise a toutefois indiqué qu'elle n'était pas disposée à injecter à court terme de l'argent frais supplémentaire sur les marchés.
"Cela n'a pas suffi à calmer les craintes des investisseurs sur une bulle du marché de crédit en Chine", selon M. Siddiqi.
En Europe, le moral des entrepreneurs allemands s'est légèrement amélioré en juin par rapport à mai, mais pas de manière suffisante pour rassurer les opérateurs sur une réelle et forte reprise en Allemagne.
Enfin, les marchés suivent la situation en Grèce où le compte à rebours a commencé pour un remaniement du gouvernement dirigé par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras, après le départ d'un parti de gauche de la coalition.
Parmi les valeurs, Lafarge s'est distingué (+1,94% à 47,18 euros), en terminant en tête du CAC 40. Le groupe a annoncé la vente de son activité plâtre en Amérique du nord pour 700 millions de dollars (533 millions d'euros).
Les titres liés à la distribution ont souffert, pénalisés par des commentaires négatifs de la banque américaine Citigroup sur le secteur européen. Carrefour a perdu 3,19% à 19,76 euros et Casino 2,36% à 68,55 euros.
NYSE Euronext a perdu du terrain (-0,54% à 30,44 euros), mais moins que le marché, alors que la Commission européenne a donné son feu vert au rachat du groupe par l'américain ICE.
Les banques ont fini en nette baisse, à l'image de BNP Paribas (-1,41% à 40,15 euros), Crédit Agricole (-2,16% à 6,35 euros) et Société Générale (-1,37% à 26,58 euros).
Plusieurs poids lourds de la cote ont limité la casse, comme Total (-0,54% à 35,72 euros) et EDF (-1,04% à 17,16 euros).
Les valeurs industrielles ont été sanctionnées. Renault a lâché 2,65% à 50,35 euros, Legrand 2,41% à 35,08 euros, Saint-Gobain 2,06% à 29,96 euros et Technip 2,91% à 79,54 euros.
De même, le secteur minier a fortement reculé. ArcelorMittal a perdu 3,41% à 8,44 euros et Eramet 4,07% à 67,25 euros.
Enfin, la société française d'investissements Salvepar (groupe Tikehau) a grimpé (+2,89% à 54,74 euros) après avoir annoncé la cession de la totalité de sa participation dans la chaîne de restaurants Courtepaille au Crédit Mutuel-CIC.