La Bourse de Paris a terminé en baisse jeudi (-1,18%), en raison de prises de bénéfices dans l'attente des annonces de la banque centrale américaine (Fed), dont les investisseurs espèrent qu'elle soutiendra l'économie.
L'indice CAC 40 a perdu 41,70 points à 3.502,09 points, dans un volume d'échanges assez faible de 3,129 milliards d'euros. La veille, il avait pris 0,18%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,45% mais Londres a gagné 0,65%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a lâché 0,84%.
"Le marché fait preuve d'un peu de prudence et prend des bénéfices", avant la fin de la réunion de la Réserve fédérale américaine, remarque Renaud Murail, gérant de Barclays Bourse.
La Fed doit publier après la clôture des marchés européens son communiqué à l'issue de sa réunion de politique monétaire. Dans l'ensemble, les analystes prévoient qu'elle annoncera de nouvelles mesures de soutien à l'économie.
"Il est aussi possible que l'institut monétaire s'abstienne d'intervenir dans l'immédiat, mais donne des indices très clairs sur le fait qu'il agira en décembre ou en janvier" après les élections américaines de novembre, commente Chris Weston, analyste d'IG Markets.
Les derniers indicateurs sont contrastés, mais confirment que l'économie n'est pas en très bonne santé, notamment pour ce qui est de l'emploi.
Aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté dans les premiers jours de septembre, notamment à cause du passage de l'ouragan Isaac dans le Sud du pays, selon des chiffres publiés jeudi.
Pour M. Murail, la baisse du marché parisien jeudi est "légitime", d'autant qu'il a été privé d'événements majeurs en cours de séance. Il a même creusé ses pertes dans l'après-midi, alors que Wall Street hésitait sur la direction à suivre.
Les investisseurs sont d'autant plus attentifs à la Fed que "le marché a jusqu'à présent eu tout ce qu'il voulait de la part de l'Europe", rappelle le gérant.
L'actualité en zone euro passait un peu au second plan au lendemain du feu vert des juges allemands au fonds de secours européen et des élections néerlandaises en faveur des partis pro-européens.
L'Italie a elle emprunté jeudi 6,5 milliards d'euros à moyen et long terme, soit le maximum visé, à des taux en nette baisse.
Parmi les valeurs, EADS (-10,20% à 25,15 euros) a plongé après avoir déjà dégringolé de 6% mercredi dans le sillage de l'annonce d'un projet de fusion entre le groupe européen d'aéronautique et de défense et son concurrent britannique BAE Systems, qui rend le marché méfiant.
Citigroup et Deutsche Bank ont abaissé leur recommandation sur le titre, mettant en avant les risques liés à cette opération.
Zodiac a gagné 2,05% à 79,60 euros. "Le groupe pourrait être gagnant en termes de contrats", si la fusion réussissait, indique M. Murail.
Les valeurs bancaires ont pesé sur la cote avant la Fed, à l'image de BNP Paribas (-1,57% à 38,31 euros), Crédit Agricole (-2,55% à 5,74 euros) et Société Générale (-3,26% à 23,93 euros).
De même, quelques valeurs dépendantes de la conjoncture ont souffert comme Schneider Electric (-3,20% à 50,19 euros) et Vallourec (-2,94% à 35,67 euros).
En revanche, des valeurs moins soumises aux aléas du marché ont résisté, à l'instar de Pernod Ricard (+0,54% à 86,31 euros) et Essilor (+0,59% à 73,15 euros).
PSA Peugeot Citroën a lâché 2,56% à 6,70 euros. Le plan de suppression de 8.000 postes au sein du constructeur automobile est toujours "inacceptable en l'état", selon le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg qui a demandé le "rétrécissement de (son) ampleur".
Groupe Partouche a chuté (-7,84% à 0,94 euro) après avoir accusé une baisse de 7,7% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre, et revu à la baisse ses perspectives 2012.
Enfin, Innate Pharma a pris 0,47% à 2,16 euros, après avoir été secoué par des mouvements spéculatifs depuis la veille.