La Bourse de Paris a terminé en timide hausse mercredi (+0,14%), malgré de bonnes publications d'entreprises, les craintes sur la Grèce et des statistiques chinoises en demi-teinte l'empêchant de confirmer plus largement son rebond de la veille.
Le CAC 40 a grignoté 5,57 points à 4.058,08 points, dans un volume d'échanges de 3,626 milliards d'euros.
Les autres places européennes ont terminé en ordre dispersé. Londres a cédé 0,71%, Francfort a terminé à l'équilibre (+0,09%) et l'Eurostoxx 50 s'est adjugé 0,18%.
"Les inquiétudes sur une éventuelle restructuration de la dette grecque et sur un ralentissement économique mondial empêchent le CAC 40 d'aller vraiment au-delà des 4.050 points", a commenté Isabelle Enos, gérante d'actions chez B* Capital.
En outre, les craintes de nouveaux resserrements monétaires en Chine persistent.
L'inflation a légèrement ralenti en avril à 5,3% contre 5,4% le mois précédent mais demeure très largement au-delà du seuil de 4% visé par les autorités du pays, laissant craindre un nouveau relèvement des taux par la Banque centrale chinoise.
La hausse des prix "est toujours à un niveau trop élevé, ce qui signifie que les autorités de Pékin vont devoir continuer le resserrement monétaire pour éviter la surchauffe", a souligné François Duhen du CM-CIC Securities.
Autre élément d'inquiétude, le déficit commercial américain, qui s'est nettement creusé en mars, à 48,2 milliards de dollars contre 45,4 milliards le mois précédent, sous l'effet notamment de l'envolée du pétrole.
De son côté, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu sa prévision de demande de brut pour 2011, jugeant que les tensions à la hausse et à la baisse sur le marché s'équilibraient.
Côté microéconomique, de bonnes publications d'entreprises ont favorisé certains secteurs mais n'ont "pas réussi à marquer le marché dans son ensemble", a souligné Mme Enos.
Le luxe a ainsi eu le vent en poupe après le bon chiffre d'affaires publié par Hermès, qui a terminé en hausse de 3,31% à 167,05 euros. Le sellier a vu ses ventes progresser de plus de 25% au premier trimestre malgré un coup d'arrêt sur l'important marché japonais. Le secteur a aussi profité de la bonne publication du joaillier italien Bulgari, qui vient d'être racheté par le géant français LVMH. Ce dernier a gagné 2,29% à 123,05 euros et PPR 1,65% à 123,45 euros.
BNP Paribas a pris 0,91% à 54,62 euros. Son président Michel Pébereau a annoncé son remplacement par l'actuel directeur général Baudouin Prot le 1er décembre, un changement attendu qui ne devrait modifier que peu de choses à la stratégie de la banque et qui, de ce fait, rassure les investisseurs.
ArcelorMittal a enregistré le plus fort recul du CAC 40 (-3,18% à 24,48 euros), malgré un bénéfice net en forte hausse sur les trois premiers mois de l'année. "Les investisseurs craignent une compression de la marge du sidérurgiste au second semestre", a souligné un analyste parisien.
Sanofi a gagné 1,51% après avoir annoncé le lancement du premier vaccin combiné "5 en 1" en Chine, à destination des nourrissons.
Accor a poursuivi son rebond (+2,33% à 30,75 euros) entamé la veille après un relèvement de Cheuvreux à "surperformance" contre "sous-performance" auparavant.
Hors CAC 40, Dexia a pris 3,18% à 2,66 euros, alors que les activités clés du groupe franco-belge, notamment dans la banque de détail, affichent des performances jugées solides et que le programme de cessions pour 2011 est déjà très avancé.
Bourbon s'est envolé de 5,17% à 34,28 euros après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel en nette hausse grâce au prix élevé du pétrole et de perspectives rassurantes pour 2011.