La Bourse de Paris a terminé sur un repli de 1,19% vendredi, dans un marché dominé par la prudence après des indicateurs contrastés aux Etats-Unis et franchement mauvais en Europe.
A la clôture, l'indice CAC 40 a lâché 47,72 points pour s'inscrire à 3.962,46 points, dans un volume d'échanges plus étoffé que d'habitude avec 4 milliards d'euros échangés.
Parmi les autres grands marchés, Francfort a terminé sur un repli de 0,61%, Londres a reculé de 1,11% et l'Eurostoxx 50 a perdu 1,06%.
Sur l'ensemble du mois de mai et malgré plusieurs séances largement baissières, la cote parisienne affiche un bilan mensuel positif (+2,3%).
Après une ouverture quasi stable, la cote parisienne a rapidement dégringolé, pénalisée par plusieurs indicateurs européens moroses.
"On a vécu une séance hésitante, marquée par des prises de bénéfices avant une prochaine semaine qui s'annonce chargée en indicateurs macroéconomiques américains", indique Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
En attendant, les nouvelles macroéconomiques en zone euro sont toujours moroses avec un recul des ventes au détail en Allemagne en avril, un repli de la consommation des ménages français sur le même mois et un nouveau taux de chômage record en zone euro.
A cette actualité peu encourageante s'ajoutent des doutes venant des pays considérés comme moteurs de l'économie mondiale, à savoir la Chine et l'Inde, souligne-t-on chez Barclays Bourse.
L'Inde a enregistré une croissance en 2012-13 de 5%, le pire résultat en dix ans pour ce pays qui vise le double. La cote parisienne redoute aussi la publication par le gouvernement chinois samedi de l'indice PMI d'activité dans le pays, indique M. Marçais.
Aux Etats-Unis, les indicateurs publiés ont soufflé le chaud et le froid, alimentant les doutes des boursiers sur l'évolution de la politique monétaire américaine. Les mauvaises nouvelles sont mieux accueillies par les boursiers car elles éloignent le risque d'un changement rapide de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
La consommation et les revenus des ménages ont légèrement reculé en avril aux Etats-Unis, alors que la prévision médiane des analystes espérait une légère progression. En revanche, l'activité économique de la région de Chicago a fortement rebondi en mai, grimpant à son plus haut niveau depuis plus d'un an.
"De manière générale, les investisseurs sont prudents et évitent de prendre des positions risquées tant qu'ils n'auront pas une idée plus claire des politiques monétaires des banques centrales", notamment de la Fed, explique le courtier CMCMarket.
Les investisseurs savent qu'une amélioration de la conjoncture aux Etats-Unis conduirait la Réserve fédérale américaine (Fed) à alléger son programme de soutien à l'économie, lequel a largement dopé les marchés depuis des mois.
Sur le front des valeurs, les titres liés aux télécommunications ont été affectés par une étude de JP Morgan selon laquelle la guerre des prix en France dans ce secteur va peser sur les bénéfices des grands groupes. Iliad a cédé 3,09% à 161,4 euros, France Télécom 3,28% à 7,84 euros, Bouygues 1,32% à 20,57 euros et Vivendi 1,97% à 15,17 euros.
LVMH a perdu 1,23% à 136,65 euros après avoir été condamné à verser par le collège de l'Autorité des marchés financiers (AFM) une sanction de 10 millions d'euros dans le cadre de sa montée dans le capital de d'Hermès fin 2010. Le sellier a lâché 0,60% à 275,20 euros.
Veolia Environnement a cédé 0,20% à 9,60 euros, en dépit d'un contrat de 3,5 milliards d'euros remporté par sa division eau avec le distributeur d'eau londonien Thames Water.
Parmi les hausses, le secteur automobile, hormis Peugeot (-3,41% à 6,82 euros), a réalisé un beau parcours vendredi: Faurecia a gagné 2,56% à 17,4 euros, Michelin 0,92% à 67,78 euros et Valeo 0,54% à 57,75 euros).
Renault qui avait commencé la journée sur un recul a terminé dans le vert (+ 0,69% à 59,76 euros). Le constructeur automobile a indiqué avoir des discussions sur des "coopérations limitées" avec son concurrent japonais Mitsubishi Motors mais qui n'ont pas abouti pour l'heure.
EADS a progressé de 1,84% à 44,45 euros, à l'approche du salon du Bourget et dans le sillage de l'annonce d'un carnet de commandes plus fourni que prévu.
Air Liquide a gagné du terrain (+1,41% à 99,35 euros). Les analystes de la banque américaine JPMorgan Cazenove ont relevé leur recommandation sur le titre.
ADP (+1,91% à 70,5 euros) était également soutenu par une note favorable, de Morgan Stanley.