Le Premier ministre chinois Li Keqiang a indiqué vouloir plus que doubler d'ici à 2020 les échanges commerciaux entre la Chine et l'Asie du Sud-Est, en dépit de vifs contentieux territoriaux dans la région, a rapporté mercredi un média officiel.
Li Keqiang a appelé mardi à renforcer l'accord de libre échange entre la Chine et l'Asean (Association des nations d'Asie du sud-est) en vue de gonfler leurs échanges commerciaux jusqu'à 1.000 milliards de dollars d'ici à 2020, a indiqué l'agence Chine nouvelle.
Les échanges entre la deuxième économie mondiale et les 10 pays de l'Asean ont été multipliés par six au cours de la décennie passée, pour atteindre 400 milliards de dollars en 2012, a précisé Chine nouvelle.
La Chine est le principal partenaire commercial de l'Asean, qui constitue quant à elle le troisième plus gros partenaire de la Chine.
Li Keqiang, qui s'exprimait à l'occasion de l'ouverture du 10e sommet sur le commerce et l'investissement entre la Chine et l'Asean à Nanning (sud), a en revanche minimisé l'importance des différends territoriaux dans la région et renouvelé les appels de Pékin au dialogue.
"La partie chinoise maintient que les différends en mer de Chine méridionale ne sont pas un problème entre la Chine et l'Asean et ne doivent pas affecter la coopération entre la Chine et l'Asean dans son ensemble", a-t-il indiqué.
Pékin revendique quasiment toute la mer de Chine méridionale, carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial, et réserve potentielle de pétrole et de gaz et d'importantes ressources halieutiques.
Plusieurs membres de l'Asean, dont les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Brunei ont de vifs différends territoriaux maritimes sur cette zone avec Pékin.
Les Philippines ont ainsi accusé mardi la Chine de construire une structure en béton sur sur l'atoll disputé de Scarborough en mer de Chine méridionale.
Pékin a l'an dernier humilié Manille en prenant le contrôle de ce récif situé à 200 km des Philippines.
Le président philippin Benigno Aquino a de son côté annulé son déplacement pour le sommet à Nanning, en raison des conditions "inacceptables" posées par Pékin, conditions qui, selon le gouvernement philippin, étaient liées à la question territoriale.
Après des années de refus, la Chine a accepté de rencontrer plus tard en septembre les membres de l'Asean à Suzhou (est de la Chine) pour discuter d'un "code de bonne conduite" en matière de gestion des contentieux maritimes.