La Commission européenne a pris ombrage lundi des critiques de plusieurs dirigeants français dont le ministre Arnaud Montebourg contre la politique de José Manuel Barroso et a dénoncé "le chauvinisme" français.
"Quand ils attaquent la mondialisation, les réformes économiques et l'Europe et ses institutions, les souverainistes de gauche et de droite ont le même agenda", a affirmé la Commission dans un communiqué lu par un de ses porte-parole.
"Il faudrait que certains responsables politiques français abandonnent certaines ambiguïtés vis-à-vis de l'Europe et la défendent davantage vis-à-vis du nationalisme, du populisme, voire du chauvinisme", a-t-elle ajouté.
L'exécutif bruxellois réagissait notamment à des propos tenus dimanche par le ministre français Arnaud Montebourg, qui a accusé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso d'être "le carburant du Front national" (extrême droite), après ses propos qualifiant la position française sur l'exception culturelle de "réactionnaire".
"M. Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité. Il est le carburant de Beppe Grillo", le comédien et homme politique italien dirigeant un mouvement contestataire, a déclaré M. Montebourg, ministre du Redressement productif, sur la station de radio publique France Inter.
A l'autre bout de l'échiquier politique, Alain Juppé, ancien Premier ministre UMP (droite), a qualifié l'attitude de M. Barroso de "totalement archaïque".
"Le président de la commission est totalement archaïque, il doit avoir une vision du monde qui doit dater des années 58", a affirmé M. Juppé à la télévision privée d'information en continu BFMTV.
"Il faut défendre nos intérêts et ne pas être naïf, il faut exiger dans les relations commerciales la réciprocité (...) Voilà pourquoi je dis que le président de la Commission européenne date un peu du siècle dernier", a déclaré l'ancien Premier ministre.