La France devra importer de l'électricité cet été en raison de retards pris dans les opérations de maintenance des réacteurs nucléaires d'EDF, a indiqué le gestionnaire de lignes à haute tension RTE dans une étude transmise mardi.
"En juillet, des importations pourraient s'avérer nécessaires pour couvrir la consommation d'électricité en France. Le niveau d'importation estimé pourrait ainsi atteindre 500 MW (mégawatts, ndlr) à la mi-juillet", écrit RTE dans ce document.
A la suite de données nouvelles transmises par EDF, RTE a ainsi sensiblement modifié sa prévision initiale. Le 8 juin, le gestionnaire de lignes haute tension jugeait encore que l'approvisionnement de la France ne présentait "pas de difficulté particulière pour l'ensemble de l'été 2009".
"EDF nous a annoncé une diminution de la disponibilité de ses centrales de 5 à 6.000 MW", soit l'équivalent de 5 à 6 réacteurs nucléaires à l'arrêt, a expliqué le président de RTE, Dominique Maillard, dans un entretien aux Echos de mardi.
EDF a expliqué cette nette dégradation de la disponibilité de son parc de production d'électricité par le mouvement de grève qui ralentit les opérations de maintenance sur les réacteurs nucléaires depuis le 9 avril, indique-t-on chez RTE.
Le groupe d'électricité a autorisé la semaine dernière les directeurs de centrales nucléaires à réquisitionner les agents grévistes.
Contacté par l'AFP, EDF a indiqué que la grève était "un des éléments" affectant la production d'électricité cet été.
En cas de canicule (températures supérieures de 7 degrés aux normales saisonnières), la France pourrait même devoir importer jusqu'à 8.000 MW d'électricité à la mi-juillet.
"Le système électrique français sera fortement sous tension", a indiqué Dominique Maillard aux Echos.
Le scénario de la canicule n'a que 1% de chance de se produire, estime cependant RTE.
L'été est traditionnellement une période propice pour l'organisation de travaux de maintenance sur les centrales électriques car la consommation d'électricité y est moindre qu'en hiver.
"Il y a normalement une douzaine de tranches à l'arrêt durant cette période", a indiqué M. Maillard.
Le taux de disponibilité du parc nucléaire français s'est dégradé depuis plusieurs années, tombant de 83,6% fin 2006 à 79,2% fin 2008.
Electrabel (filiale de GDF Suez), qui exploite 8 réacteurs en Belgique, affiche un taux de disponibilité de plus de 90%.