Un accord semblait en bonne voie lundi pour débloquer une nouvelle tranche d'aide pour la Grèce, avant une réunion de la zone euro qui doit aussi faire le point sur la situation au Portugal dont la récente crise politique a fait craindre une relance de la crise de l'euro.
Les ministres des Finances des 17 se retrouvent à Bruxelles à 15H00 (13H00 GMT) en présence de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.
Avant le début de cette réunion, les experts de la troïka (UE-BCE-FMI), qui rassemble les créanciers de la Grèce, ont donné des raison d'espérer à Athènes en annonçant la fin de leur mission d'inspection et un accord préliminaire pour débloquer l'aide d'un montant total de 6,3 milliards d'euros, ou au moins une partie.
Mais la décision revient aux ministres. Le FMI prendra de son côté une décision fin juillet pour le déblocage d'une enveloppe de 1,8 milliard d'euros.
"Nous allons écouter ce que la troïka a à nous dire", a affirmé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem à son arrivée à Bruxelles.
En se fondant sur le rapport de la troïka, "nous devons déterminer si un déblocage de l'aide est possible et de quelle ampleur", a-t-il ajouté, alors que la zone euro envisage de verser l'aide financière au compte-gouttes, comme cela a été déjà fait ces derniers mois.
"La mission d'experts est parvenue à un accord préliminaire avec les autorités sur les réformes économiques et financières nécessaires pour garantir que le programme d'aide reste sur les rails", a indiqué la troïka lundi matin dans un communiqué.
Elle estime que les perspectives macroéconomiques sont dans l'ensemble conformes aux projections, qui tablent sur un retour progressif à la croissance en 2014.
"L'avenir reste toutefois incertain", soulignent les experts, qui pointent des "retards dans la mise en oeuvre de la politique dans certains domaines".
Pour rester sous perfusion, Athènes doit notamment supprimer 4.000 emplois publics d'ici la fin de l'année et imposer des mutations à 25.000 agents de son administration pléthorique. Bien qu'elle s'y soit engagée, la Grèce réclame plus de temps pour procéder aux coupes nécessaires.
Un autre casse-tête est le déficit du pays dans le domaine de la santé, qui a dépassé, selon les experts européens, le montant prévu pendant les cinq premiers mois de l'année. Ce déficit n'est "pas énorme", a toutefois relativisé un responsable européen la semaine dernière.
Européens et FMI vont également demander des explications au Portugal, qui vient de traverser une crise politique sévère faisant craindre des élections anticipées et des retards dans la mise en oeuvre du programme d'aide, dont le pays bénéficie depuis mai 2011.
Samedi, la coalition de droite au pouvoir a scellé un accord assurant la survie du gouvernement, chargé depuis deux ans de mettre en oeuvre la sévère cure de rigueur exigée par ses créanciers. Cet accord suscite toutefois des doutes.
"Je suis ravi de constater que la coalition portugaise est prête à continuer son travail, et j'attends de rencontrer les nouveaux ministres", a estimé M. Dijsselbloem.
Les instances européennes avaient demandé à Lisbonne de clarifier la situation au plus vite, craignant pour le retour du pays sur les marchés financiers, prévu l'an prochain à la fin du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros.
Mardi, les ministres des Finances des 28 pays de l'UE donneront leur feu vert définitif à l'entrée de la Lettonie dans l'euro. Ils doivent fixer le taux de change entre la monnaie lettone et la devise européenne, une étape qui doit permettre à Riga de devenir le 18e pays de la zone euro le 1er janvier prochain.