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La Poste perd son patron à l'heure de choix stratégiques cruciaux

Publié le 04/07/2013 20:10
Mis à jour le 04/07/2013 23:25

Le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, a confirmé jeudi qu'il avait "décidé de ne pas aller au terme de son mandat", une décision qui intervient alors que l'entreprise publique entend mettre en œuvre un nouveau plan stratégique pour faire face à la crise et éviter une "impasse" liée à la chute du courrier.

M. Bailly "a décidé de ne pas aller au terme de son mandat" à l'automne 2014 "et quittera ses fonctions dès la nomination de son successeur", a indiqué La Poste dans un communiqué.

Selon des membres du conseil d'administration (CA), auquel il a annoncé cette décision, le départ de M. Bailly, 66 ans, interviendra "dès que son successeur sera nommé", soit d'"ici à la rentrée". L'entreprise veut "aller vite" et faire valider la nomination du nouveau patron par l'Assemblée nationale "en septembre", ont-ils précisé.

L'Etat, "en concertation étroite avec la CDC", proposera un successeur "dans les meilleurs délais", ont assuré les ministres Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin dans un communiqué commun, dans lequel ils saluent "le travail accompli" par M. Bailly.

Cité dans le communiqué de La Poste, M. Bailly explique ainsi les raisons de son départ du groupe qu'il dirigeait depuis 11 ans: "J'ai décidé, en plein accord avec les pouvoirs publics actionnaires, de mettre fin à mes fonctions dans quelques semaines à la fois pour des raisons personnelles et familiales, et dans le souci partagé de laisser à mon successeur toute la latitude, la durée et la liberté nécessaires pour mener à bien le projet stratégique du groupe".

Ce nouveau projet, présenté lors du CA de jeudi, porte sur la période 2013-2018.

Dans la soirée, s'exprimant devant quelques journalistes M. Bailly a justifié son départ en déclarant qu'il fallait "un même capitaine dès le début pour la traversée". Il a souligné qu'il n'aurait piloté le projet stratégique que pendant un an avant la fin de son mandat.

M. Bailly a qualifié le projet d'"ambitieux et réaliste", mais a relevé qu'il serait "assez difficile à mettre en oeuvre".

Dans la version consultée par l'AFP, La Poste, qui emploie 240.000 personnes, explique que "l'approfondissement de la crise économique et monétaire en Europe", l'a obligé à "réviser les hypothèses" de son plan initial courant sur la période 2010-2015.

Risque d'"impasse stratégique"

Risque d'"impasse stratégique"

Elle prévoit désormais un résultat d'exploitation de 0,7 milliard d'euros en 2018, inférieur à celui de 0,8 milliard publié pour 2012, fortement adossé aux activités bancaires du groupe, qui y contribueront à 63% en 2018 - contre seulement 8% pour le Courrier.

A propos du courrier, alors que les volumes se sont contractés de 18% entre 2008 et 2012, le groupe prévoit un impact sur son chiffre d'affaire de 2,8 milliards d'euros de 2013 à 2018.

Faute de nouveau plan, la dynamique "serait très négative" et porterait le "risque d'une impasse stratégique, économique et sociale", prévient La Poste.

Pour limiter les dégâts, le plan prévoit notamment de fortes augmentations des tarifs du courrier, avec des hausses qui dépasseraient l'inflation de 3% après 2015, des projections qui doivent toutefois être avalisées par le régulateur (Arcep).

Pour les deux premiers syndicats de l'entreprise, la CGT et SUD, ce plan doit être purement et simplement abandonné.

La CGT le juge "affligeant par son manque de vision et de contenu" et y voit la "source de tous les dangers pour les services publics et les postiers".

"Si le cycle infernal des coupes claires dans les budgets, l’abaissement du coût du travail, les réorganisations en tous genres et le désengagement de l’Etat ne sont pas interrompus, la situation continuera de se dégrader avec toutes les conséquences que l’on connaît", prévient l'organisation.

Plusieurs syndicats évoquent un malaise persistant dans l'entreprise, lié notamment aux suppressions de postes, chiffrées à 80.000 sous l'ère Bailly par le syndicat SUD.

Et ce malgré les mesures engagées après le suicide sur leur lieu de travail de deux cadres en Bretagne début 2012.

La Poste a annoncé en septembre le recrutement de "15.000 personnes pendant la période 2012-2014 au lieu des 10.000 initialement prévus", qui ne couvriront toutefois pas les départs naturels.

Le projet 2013-2018 reste sur la même ligne, prévoyant "le non remplacement de tous les départs" et la "modération salariale", au risque d'accroître la tension chez les postiers.

Un legs délicat pour le successeur de M. Bailly. Selon des participants au CA, aucun nom n'a été cité lors de la réunion. Mais l'hypothèse du patron de la banque postale Philippe Wahl revient de façon récurrente. D'après des sources syndicales, il ne ferait cependant pas consensus auprès des représentants de l'Etat.

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