La Bourse de Hong Kong a annoncé vendredi l'acquisition du London Metal Exchange (LME), une opération qui permettra à l'acteur londonien de se rapprocher encore davantage des acheteurs asiatiques et en particulier de la Chine, premier pays consommateur de métaux de base.
Pour cette opération, la place de Hong Kong (HKEx) met sur la table 2,15 milliards de dollars US (1,7 milliard d'euros).
"HKEx a identifié une demande particulière pour les transactions de matières premières, autour des métaux, pour soutenir la consommation importante et croissante de métaux en Asie, notamment en Chine", a souligné le groupe boursier dans un communiqué.
Pour Martin Abbott, directeur général du LME, un marché créé il y a 135 ans, l'opération "garantit l'avenir du LME pour les 135 prochaines années".
"Les indices mondiaux du LME ainsi que la position éminente de HKEx en Asie, sa technique, ses ressources pour les transactions et son expertise en matière de compensation va cimenter la position de place d'échanges numéro un pour les métaux de base", a-t-il ajouté.
HKEx va ainsi pouvoir "développer son offre en matière de (transactions de) matières premières et diversifier ses sources de revenus", s'est félicité de son côté le marché hong-kongais dans un communiqué.
"L'acquisition de LME Holdings représente une occasion unique pour nous de devenir d'un seul coup l'un des principaux acteurs du marché des matières premières", a déclaré le directeur général de HKEx, Charles Li.
"Cela correspond à notre stratégie de nous étendre au-delà des actions et des dérivées d'actions", a-t-il ajouté, estimant que HKEx "a la capacité d'aider les activités du LME à grossir en Asie, notamment en Chine".
Le LME, qui contrôle 80% des échanges de métaux dans le monde, avait indiqué fin mai avoir retenu deux offres de rachat, sans préciser les noms des candidats, mais la presse citait les noms de la place de Hong Kong et de l'opérateur américain InterContinentalExchange (ICE).
Selon le projet de HKEx, la marque sera conservée ainsi que l'enceinte du marché, une des dernières à exister dans le monde.
Le conseil d'administration entend recommander "de manière unanime" l'offre de HKEx.
L'opération doit par ailleurs être approuvée par les autorités financières de Grande-Bretagne.
Le LME est contrôlé par 70 de ses 94 membres, autrement dit ses utilisateurs privilégiés -- parmi lesquels la banque américaine Goldman Sachs ou le courtier en métaux Metdist --, à qui il revient de décider in fine de vendre leurs parts ou non à un éventuel acquéreur.