La Suisse attend beaucoup de son accord de libre-échange signé samedi avec Pékin, après deux ans et demi de négociations laborieuses.
Pour le ministre suisse de l'Economie, Johann Schneider-Ammman, interviewé par le journal suisse Neue Zuercher Zeitung, cet accord va se traduire concrètement par toute une série de baisse des tarifs de douane pour les produits suisses exportés en Chine.
Les droits de douane imposés sur les montres suisses exportées en Chine vont baisser de 60%, "ce qui est le maximum de ce que nous pouvions espérer", a-t-il indiqué au journal.
Les droits de douane d'autres produits, tels que les produits pharmaceutiques ou de ceux de l'industrie des machines vont baisser progressivement, a-t-il ajouté.
La Suisse de son côté va supprimer les droits de douane sur les importations de textiles et de chaussures chinoises.
L'accord signé est un épais document de 1.100 pages, qui devra encore être ratifié par les deux pays.
L’accord couvre beaucoup de domaines : le commerce des produits industriels et agricoles, les règles d’origine, la facilitation du commerce, les obstacles non tarifaires au commerce et le commerce des services. Il comprend aussi la protection de la propriété intellectuelle, la promotion des investissements, la concurrence, la transparence en matière d'achats publics et la coopération économique et technique.
M. Schneider-Ammann était accompagné à Pékin pour la signature de ce document de 29 responsables et chefs d’entreprise suisses, pour bien signifier l’importance de l’accord aux yeux des milieux économiques dans son pays.
Le ministre de l'Economie a souligné que la Chine n'avait fait "aucun cadeau" à la Suisse.
"Je connais les Chinois en tant que partenaires commerciaux depuis vingt-cinq ans. Ils sont durs et ne nous ont fait aucun cadeau", a-t-il déclaré au journal NZZ.
La Suisse est le deuxième pays européen à avoir signé un accord de libre-échange avec la Chine qui est son principal partenaire économique, après l'Islande.
Interrogé sur l'entrée en vigueur de l'accord, M. Schneider-Ammann a répondu ue "si tout se passe comme prévu, de notre point de vue, l'accord pourra être mis en application d'ici mi-2014".
Pour l'Union suisse des arts et métiers (Usam), cet accord est "une grande chance qui s'offre aux PME".
"La Chine a désormais une tête de pont dans le marché européen", a déclaré Ulrich Bigler, directeur de l'Usam à l'agence suisse ATS.
"Les entreprises chinoises vont venir en Suisse et inversement, ce qui créera de nouvelles opportunités de collaboration.", a-t-il ajouté.
Les PME suisses qui bénéficieront de ce traité sont celles actives dans les technologies de l'information, les machines et composants spéciaux, la technique environnementale et la biotechnologie, indique l'Usam.