La Bourse de Paris a terminé en recul lundi (-0,22%), ployant sous les incertitudes concernant à la fois une éventuelle intervention occidentale en Syrie, mais également l'évolution de la politique monétaire américaine.
L'indice CAC 40 a perdu 8,86 points à 4.040,33 points, dans un volume d'échanges modéré de 2,2 milliards d'euros. Vendredi, il avait gagné 1,06%.
Sur les autres places européennes, Francfort a fini à l'équilibre (+0,01%) et Londres en recul de 0,25%. Par ailleurs, l'Eurostoxx a baissé de 0,18%.
Après une ouverture autour de l'équilibre, le marché parisien s'est replié pour rester dans le rouge toute la journée. L'ouverture en hausse de Wall Street n'a pas réussi à inverser la tendance.
Les "bons chiffres côté asiatique" ou ceux de la Banque de France n'ont pas permis de "donner un nouvel élan" au marché, qui a "du mal à trouver une bonne orientation" en attendant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine et les derniers développements sur la Syrie, a souligné Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
En Asie, la Chine a vu son excédent commercial augmenter de 8,4% sur un an en août, confirmant le rebond des échanges commerciaux observé en juillet, tandis qu'au Japon, la croissance entre avril et juin a été revue en hausse à +0,9%.
Côté français, la Banque de France a relevé pour sa part sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour le 3e trimestre.
Selon M. Tuéni, "le marché est resté bloqué sur les chiffres de vendredi du rapport sur l'emploi américain" et essaye de leur "trouver une conclusion" avant la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) les 17 et 18 septembre qui constitue "quand même l'élément central sur les marchés", a-t-il ajouté.
Le taux de chômage a en effet légèrement baissé aux Etats-Unis en août mais le nombre d'emplois créés a déçu, alimentant des prévisions contraires concernant une réduction éventuelle des mesures de soutien de la Fed.
La Bourse de Paris a également suivi "l'évolution de la situation en Syrie". "Le début des débats au Congrès et le vote d'ici mercredi" sur une éventuelle intervention génèrent "des éléments de tension" sur les places financières, a poursuivi M. Tuéni.
Entre cette réunion de la Fed et la Syrie, "il y a beaucoup d'incertitudes et de dossiers qui ne sont pas bouclés. Donc, du coup, le marché a du mal à trouver une direction claire", a-t-il conclu.
"L'incertitude croissante" au sujet de la Syrie, "tout comme les doutes croissants sur l'ampleur et le moment choisi par la Fed pour réduire la voilure après les chiffres de l'emploi américain décevants de vendredi rendent les investisseurs prudents", a également estimé Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
Le président Barack Obama doit convaincre lundi un Congrès et une opinion publique sceptiques face au recours à la force en Syrie, où Bachar al-Assad a assuré n'être pour rien dans l'attaque chimique du 21 août. Un premier vote important pourrait intervenir dès mercredi.
Parmi les valeurs, Bouygues (-2,05% à 24,39 euros) a pâti d'un abaissement de recommandation par Société Générale, de même que Danone (-1,62% à 55,29 euros) dont la recommandation a été abaissée par Exane-BNP Paribas.
A l'inverse, TF1 (+1,37% à 11,87 euros) a profité d'un relèvement de recommandation par Citigroup, tout comme LVMH (+0,80% à 138,35 euros) distingué par Exane-BNP Paribas ou Vallourec, en tête du CAC 40 (+3,58% à 47,77 euros), après un message positif de Kepler-Chevreux.
Vivendi a progressé de 1,61% à 16,72 euros. L'homme d'affaires Vincent Bolloré, actionnaire du groupe homonyme, s'est porté candidat pour prendre la direction du groupe, selon des sources internes contactées par l'AFP.
Les titres des banques Société Générale (+1,71% à 35,40 euros) et Crédit Agricole (+1,72% à 7,98 euros) ont connu des hausses après des rumeurs sur le dénouement de leurs liens dans leurs coentreprises de courtage (Newedge) et de gestion d'actifs (Amundi). BNP Paribas a reculé pour sa part de 0,45% à 49,51 euros.
EDF (-0,66% à 21,79 euros) s'est replié après avoir été condamné pour la première fois pour "faute inexcusable" pour le cancer du poumon contracté par un employé de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly (Loiret), selon un jugement de première instance dont l'AFP a eu copie.
Enfin, Casino a gagné 0,78% à 73,81 euros. Le groupe de distribution et le président de sa filiale brésilienne Pao de Açucar (CBD-GPA) ont mis fin à plus de deux ans de contentieux, né en 2011 de la tentative de rapprochement du Brésilien avec le concurrent Carrefour.