Le déficit budgétaire de la France s'est encore creusé à 86,6 milliards d'euros fin juin contre 32,8 milliards un an plus tôt, en raison du plan de relance et de la crise qui réduit les recettes fiscales, a annoncé mardi le ministère du Budget.
L'écart d'une année sur l'autre s'explique à hauteur de 21,5 milliards par le coût budgétaire des différentes mesures de relance de l'économie, précise le ministère dans un communiqué.
Le reste est surtout lié à la diminution des recettes fiscales due à la récession que traverse la France.
Ainsi, le produit des recettes fiscales nettes s'élève fin juin à 108,5 milliards d'euros, en baisse de 35,6 milliards par rapport à la même date en 2008, note le ministère, évoquant "l'évolution défavorable de la conjoncture" et, à hauteur de 8,9 milliards, les "mesures de soutien à la trésorerie des entreprises" adoptées dans le cadre du plan de relance.
Les recettes nettes de l'impôt sur les sociétés (IS) sont les plus touchées et affichent une baisse de 80,5% par rapport à un an auparavant.
A la fin mai 2009, le déficit du budget de l'Etat était de 88,7 milliards d'euros.
Selon les dernières prévisions de Bercy, le déficit budgétaire serait compris entre 125 et 130 milliards d'euros à la fin 2009.
Au 30 juin, les dépenses totales (budget général et prélèvements sur recettes) atteignent 180,6 milliards d'euros contre 173,5 milliards un an plus tôt.
Cela traduit notamment la mise en place du plan de relance, selon le ministère du Budget. Les dépenses exécutées au titre de ce plan (directement exécutées par les ministères ou versées à des opérateurs de l'Etat) s'élèvent ainsi à 6,3 milliards d'euros fin juin, dont 0,4 milliard correspondent au versement de la prime exceptionnelle de 150 euros aux 3 millions de familles modestes ayant des enfants scolarisés.
"Hors plan de relance, les dépenses du budget général diminuent d'une année sur l'autre de 0,4 milliard d'euros", relève le ministère.
Quant aux recettes (nettes de remboursements et dégrèvements et hors prélèvements sur recettes), elles s'établissent à 117,3 milliards d'euros contre 156,1 milliards au 30 juin de l'an dernier.
Sur un remboursement total de 8,9 milliards d'euros aux entreprises, 3,4 milliards concernent le crédit d'impôt recherche, 3,3 milliards les remboursements de crédits de TVA et 2,2 milliards les reports en arrière de déficit d'IS.
Mais même hors plan de relance, "le produit des recettes fiscales est en baisse de 26,7 milliards d'euros par rapport à 2008", admet Bercy.
La chute des recettes de la TVA (54,4 milliards d'euros fin juin) s'accentue ainsi sur un an à -16,4%, et les recettes non fiscales s'effondrent de 26,3%.
Seul l'impôt sur le revenu affiche une progression par rapport à fin juin 2008, en augmentation de 3,3% à 31 milliards d'euros.