Le déficit de l'État se creuse en juin, Bayrou appelle au sens des réalités

Publié le 09/08/2013 09:10
Mis à jour le 09/08/2013 18:40

Le déficit de la France s'est creusé en juin, mais le gouvernement a expliqué qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter en raison du caractère exceptionnel des dépenses à l'origine du dérapage.

L'écart entre recettes et dépenses de l’État s'est creusé de 2,6 milliards à fin juin sur un an, essentiellement en raison de dépenses européennes exceptionnelles, selon un communiqué publié vendredi par le ministère du Budget.

A fin juin, le déficit atteignait en cumulé 59,3 milliards d'euros, contre 56,7 milliards l'an dernier à la même époque, a précisé le ministère.

Pour le président du Modem François Bayrou, c'est un sévère rappel à l'ordre, alors que Paris s'est engagé à réduire fortement son déficit cette année auprès de ses partenaires européen.

Pour M. Bayrou, les chiffres démentent "l'optimisme de commande affiché par le pouvoir".

Bercy explique de son côté que l'aggravation du déficit s'explique par la perception, début 2012, de 2,6 milliards de recettes exceptionnelles perçue en l'échange de l'attribution de licences de téléphonie mobile 4G, alors que cette année le budget a du financer l'augmentation de capital de la Banque européenne d'investissement (1,6 milliard), et la dotation au Mécanisme européen de stabilité (3,3 milliards).

"Hors ces éléments de nature exceptionnelle, le déficit à fin juin 2013 s'améliore de près de 5 milliards par rapport à fin juin 2012", assure ainsi le ministère.

Pour des raisons comptables, ces deux dépenses exceptionnelles ne viennent pas alourdir le déficit public de la France au sens européen, dont les comptes de l’État sont une composante avec ceux de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales.

Bercy s'est aussi félicité de voir que les recettes fiscales ont globalement augmenté de 9 milliards d'euros à cette date, "ce qui témoigne d'une amélioration des encaissements par rapport au mois de mai".

Le ministre de l’Économie Pierre Moscovici s'était félicité mercredi de voir "de nouveaux signes encourageants de reprise" après une batterie d'indicateurs pour la France publiés au cours des jours précédents. Il avait également affirmé à la mi-juillet devant l'Assemblée nationale que "la France est en train de sortir de la récession".

Un discours officiel qui cadre parfaitement avec celui du président de la République François Hollande, qui a donné le la, le 14 juillet en assurant que la reprise économique "est là".

M. Hollande a légèrement tempéré ses propos depuis, en disant cette fois sentir "un frémissement économique qu'il faut transformer en reprise de la croissance durable".

"Un cruel démenti"

Mais pour M. Bayrou, l'aggravation du déficit budgétaire, tout comme la nouvelle contraction de la production industrielle (également dévoilée ce vendredi) "sont venus rappeler à la réalité les responsables politiques français et le gouvernement, et démentent l'optimisme de commande affiché par le pouvoir".

"Ceux qui n'ont voulu retenir du récent rapport du Fonds monétaire international que le souhait d'un ralentissement de la réduction du déficit trouvent ainsi le cruel démenti de la réalité", a ajouté François Bayrou à l'AFP.

Dans ce rapport annuel publié lundi, le Fonds monétaire international juge que Paris devrait ralentir son rythme de réduction du déficit public afin de soutenir la reprise, mais il suggère de limiter ce déficit par une baisse des dépenses publiques et moins par une hausse des impôts.

Les chiffres du déficit et ceux de la production industrielle "décrivent une seule et même faiblesse nationale. Nous n'avons pas les forces nécessaires et la capacité de rebond pour remettre le pays dans le sens de la création des richesses et de l'emploi qui nous font si cruellement défaut", a insisté François Bayrou.

"Il est impossible de retrouver ces capacités et cet élan sans des réformes profondes qui toucheront à la structure même de l’État et à la place de l'entreprise dans la société française. On est forcé de constater que ce n'est pas dans ce sens que depuis 12 mois va l'action du gouvernement", a conclu l'ex-candidat à l’Élysée.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2025 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés