Le gouvernement portugais a approuvé jeudi en Conseil des ministres un strict budget rectificatif pour 2013 afin de compenser le rejet, début avril, par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures d'austérité, jugées discriminatoires.
"Les mesures approuvées privilégient une réduction structurelle des dépenses et non une aggravation des impôts", selon le communiqué officiel publié à l'issue du Conseil.
Début avril, la Cour constitutionnelle a rejeté plusieurs mesures d'austérité inscrites au budget 2013, caractérisé par une hausse généralisée des impôts, estimant notamment qu'elle discriminait les fonctionnaires et les retraités en supprimant leur 14e mois de salaire ou de pension.
Ce verdict a privé le gouvernement d'économies estimées à 1,3 milliard d'euros. Un trou qui a sérieusement compliqué son objectif de ramener cette année le déficit public à 5,5% du PIB comme accordé avec la troïka (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du pays sous assistance financière depuis mai 2011.
Pour compenser le manque à gagner, le gouvernement avait indiqué à la mi-avril qu'il entendait notamment réduire les budgets de fonctionnement de tous les ministères à hauteur de 0,5% du PIB, reprogrammer les fonds communautaires et renégocier les partenariats public-privé.
Ce sont ces mesures que le Conseil des ministres a approuvées jeudi et qui seront plus amplement détaillées lors de leur vote au Parlement à la fin de la semaine prochaine.
Dans la mesure où la coalition de centre-droit au pouvoir dispose à l'Assemblée d'une confortable majorité, le budget rectificatif devrait être approuvé sans problème tout en déchainant les critiques de la principale formation de l'opposition, le Parti socialiste qui réclame depuis longtemps un allègement de l'austérité.
Les mesures de rigueur ont contribué à l'aggravation de la récession et du chômage, l'économie devant reculer cette année de 2,3% et le nombre de sans-emploi dépasser 18% de la population active.
Le budget rectificatif a été approuvé alors que la CGTP, le principal syndicat portugais, organisait le même jour un mouvement de protestation contre l'austérité, marqué par une grève de 24 heures dans le métro, des arrêts de travail et des rassemblements en divers endroits du pays.