Le groupe japonais NEC, ancré dans le rouge au premier trimestre de l'exercice 2013-2014, a annoncé mercredi qu'il allait cesser de développer et fabriquer des smartphones, une activité qu'il ne parvient plus à rentabiliser à cause de la concurrence étrangère.
"A partir d'aujourd'hui, NEC met fin au développement, à la fabrication et à la vente de smartphones autres que les modèles déjà sur le marché. NEC continuera de fournir des services de maintenance et de soutien pour ses smartphones existants", a expliqué le groupe dans un communiqué.
NEC perd de l'argent à cause des frais de conception de ces téléphones cellulaires de plus en plus évolués.
Ses difficultés ne sont pas nouvelles: bien qu'il fut un temps le plus important fabricant de mobiles nippons, il avait déjà dû regrouper ses activités afférentes avec celles de ses compatriotes Casio et Hitachi dans le but de réaliser des économies.
Mais l'ensemble est confronté au Japon à un marché qui s'est ouvert aux concurrents extérieurs (Apple, Samsung), lesquels ont avalé d'importantes parts de marché ces deux dernières années sur le créneau des smartphones au détriment des nombreuses marques locales (Sharp, Fujitsu, Sony, etc.).
Le marché nippon des mobiles, autrefois monopolisé par les Japonais, a radicalement changé et, sauf à fournir de gros volumes, cette activité est extrêmement difficile à rentabiliser.
NEC a souffert d'une forte baisse de ses ventes et dit ne pas entrevoir d'amélioration de ses performances dans le futur.
La situation est d'autant plus délicate pour ce groupe que son principal client, le premier opérateur nippon, NTT Docomo, a décidé de privilégier les smartphones de Sony et Samsung pour contrer les offensives de ses rivaux SoftBank et KDDI qui proposent l'iPhone. Résultat, NEC n'a plus guère que 5% de parts de marché dans son pays.
Ce pionnier nippon des cellulaires va en revanche poursuivre le développement et la production de téléphones mobiles classiques (à clavier numérique traditionnel) et de tablettes.
Les salariés en trop dans l'activité des mobiles qui sera réduite à la portion congrue devraient être reclassés ailleurs dans le groupe.
Durant les trois premiers mois de l'exercice entamé le 1er avril, NEC a déploré une perte nette de 21,48 milliards de yens (165 millions d'euros).
La perte s'est creusée sur un an, à cause d'un triplement de son déficit d'exploitation dû notamment aux performances dégradées des activités d'équipements de télécommunications. Et ce, même si ses ventes ont augmenté de 1,4% sur un an à 640,15 milliards de yens.
Malgré un piètre premier trimestre, NEC a conservé pour l'ensemble de l'année sa prévision d'un profit net de 20 milliards de yens (-34,3% sur un an) et d'un gain d'exploitation de 100 milliards (-12,8%) sur un chiffre d'affaires qui devrait fléchir de 2,3% à 3.000 milliards de yens.
L'impact sur les résultats de l'abandon des smartphones n'est toutefois pas encore pris en compte, "il est en cours d'examen", a précisé NEC.