Le moral des industriels français est légèrement remonté, d'un point, en août par rapport à juillet, mais reste "dégradé", à son niveau le plus bas depuis début 2010, a annoncé mercredi l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
L'indicateur synthétique du climat des affaires dans l'industrie s'établit à 90 points contre 89 le mois précédent (chiffre révisé en baisse), un niveau inférieur à sa moyenne de long terme.
Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que leur activité passée a été peu dynamique et constatent que leurs carnets de commandes, très peu fournis, continuent de se dégrader, rapporte l'Insee. Si les commandes étrangères remontent un peu, elles restent faibles.
Les stocks de produits finis sont stables à un niveau proche de leur moyenne de longue période.
Une petite lueur d'espoir vient des perspectives personnelles de production, qui se sont améliorées en août: les entrepreneurs espèrent une activité "mieux orientée dans les prochains mois", tout en prédisant qu'elle restera faible.
L'opinion des industriels sur l'activité de l'industrie dans son ensemble reste stable, à un niveau très inférieur à sa moyenne de longue période.
"L'allure est partout dégradée indiquant que pour chaque secteur mentionné, le rythme de l'activité est plus lent que le rythme moyen observé historiquement", a relevé Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM.
Selon lui, l'indice de production dans l'industrie "suggère un nouveau ralentissement des indices de production industrielle au cours de l'été" et les commandes du secteur "sont toujours à un bas niveau".
Il n'y a pas eu de "rupture supplémentaire en août, ni d'accélération à la baisse, mais une activité qui se contracte rapidement", a souligné M. Waechter, qui estime que les chiffres de croissance et d'emploi "vont rester médiocres, pas de retournement attendu".
Pour Tullia Bucco, économiste d'Unicredit, la légère amélioration reflète "une estimation moins négative de la production passée (-9 contre -10 en juillet) et en particulier des commandes à l'étranger (-28 contre -36), mais qui reste néanmoins en repli par rapport à la moyenne à long terme".
Ces chiffres "correspondent avec le glissement de l'économie française dans des territoires légèrement négatifs au troisième trimestre", a relevé l'économiste, qui prévoit une "modeste contraction" du produit intérieur brut (PIB) français au 3T avant une "reprise progressive vers la fin de l'année".