Le moral des Français est tombé à un nouveau plus bas historique en juin, sous l'effet notamment des craintes de hausse du chômage, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages s'établit à 78 points en juin, contre 79 en mai, inférieur à son niveau de juillet 2008 au plus fort de la crise financière, a précisé l'institut statistique dans un communiqué publié jeudi.
Il est nettement inférieur à la moyenne sur une longue période, qui est de 100 points (calculée sur la période entre janvier 1987 et décembre 2012).
Les ménages français sont plus nombreux qu'en mai à prévoir une augmentation du chômage, comme l'anticipent d'ailleurs les prévisions de l'Unedic pour 2013 et 2014.
Le solde correspondant gagne 2 points par rapport à mai, à 83 points. Il est ainsi à un nouveau plus haut depuis juin 2009 et se situe très largement au-dessus de sa moyenne de longue période (32 points).
Après deux ans de hausse continue, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a marqué une pause en mai, mais reste au niveau record de 3.264.500 inscrits, selon le ministère du Travail.
L'opinion des ménages français sur le niveau de vie futur en France s'est encore dégradée, atteignant un nouveau plus bas historique, indique l'Insee: -2 points par rapport à mai. Le solde entre optimistes et pessimistes s'établit à -67 en juin, contre -65 en mai, alors que la moyenne de longue période est de -23.
L'opinion sur l'évolution passée du niveau de vie en France est également en baisse (-2 points, à -81) et reste nettement inférieure à sa moyenne de longue période (-43).
En juin, l'opinion des ménages français sur leur situation financière est restée quasi stable après sa chute brutale du mois de mai. Celle sur leur situation financière future s'est légèrement améliorée (+1 point comparé à mai), tandis que leur opinion sur l'opportunité de faire des achats importants ne s'est pas améliorée (-1 point).
"Ces trois soldes se situent encore largement en dessous de leur moyenne de longue période", souligne l'institut.
Parallèlement, la capacité des ménages français à épargner a reculé, indique l'Insee. L'opinion sur leur capacité à épargner actuellement a baissé de 1 point à 13, contre 14 en mai, alors que la moyenne de longue période est de 8.
Leur estimation sur leur capacité d'épargne dans les mois à venir s'est détériorée de 3 points à -6 points contre -3 en mai, et -10 de moyenne sur la longue période.
Les ménages français sont encore un peu plus nombreux qu'en mai à considérer qu'il est "opportun" d'épargner, ce qui n'est pas de bon augure pour la consommation. Le solde correspondant gagne en effet 2 points et reste "largement au-dessus de sa moyenne de longue période", note l'Insee.
Ils sont plus nombreux qu'en mai à estimer que l'inflation a progressé. Le solde correspondant a augmenté de 5 points à 14, après une baisse continue depuis septembre 2012 et se rapproche de sa moyenne de longue période (-13), selon l'Insee.
En revanche, les ménages sont tout autant pessimistes en juin qu'en mai sur la hausse des prix dans les prochains mois. Le solde correspondant perd 1 point à -17, restant au-dessus de sa moyenne de long terme (-34).