Le cours du pétrole a franchi mardi à New York le seuil des 90 dollars, pour la première fois depuis octobre 2008, dans un marché stimulé par un nouvel accès de faiblesse du dollar et soutenu par la bonne tenue des places boursières.
Vers 11H30 GMT, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier s'échangeait à 90,37 dollars, en hausse de 99 cents par rapport à sa clôture de lundi.
Il était monté un peu plus tôt jusqu'à 90,46 dollars, son plus haut niveau depuis le 8 octobre 2008, dépassant les sommets atteints les jours précédents.
De son côté, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier grimpait de 1,04 dollar à 92,49 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, après avoir atteint 92,61 dollars, un niveau plus vu depuis 26 mois.
"L'arrière-plan général, c'est-à-dire le dollar et les marchés boursiers, offre ce matin un environnement positif" qui tire vers le haut les prix du baril, observait Bjarne Schieldrop, analyste de SEB Commodity Research.
"Les cours avaient reculé dans les échanges asiatiques, principalement en raison de prises de bénéfices après la hausse des dernières séances", a-t-il poursuivi, mais le marché a rapidement effacé ses pertes et entamé une nette progression en début d'échanges européens.
L'euro poursuivait mardi son rebond face à la monnaie américaine, alors que se réunissaient à Bruxelles les ministres des Finances européens et avant la présentation à Dublin du budget irlandais 2011.
L'affaiblissement simultané du billet vert qui en résultait rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars.
"Une réception favorable du budget irlandais pourrait ouvrir la voie à des perspectives plus optimistes (pour le pays et la zone euro), et conduire à déprécier encore plus le dollar et donc à faire monter les prix du pétrole: la perspective pour le marché du pétrole aujourd'hui est à la hausse, tous les facteurs y contribuent", relevait M. Schieldrop.
Par ailleurs, la vague de froid qui sévit dans l'hémisphère nord soutenait toujours l'humeur des opérateurs, ces derniers s'attendant à ce que ces conditions météorologiques dopent la demande de produits raffinés des deux côtés de l'Atlantique.
"La vague de froid qui traverse une bonne partie de l'Europe et des Etats-Unis continue d'avoir un impact favorable sur le marché, avec une hausse anticipée des besoins de chauffage", soulignaient les analystes de JBC Energy.
"Selon les autorités météorologiques américaines, la demande de fioul de chauffage devrait ressortir de 16% supérieure à la normale pour la semaine se terminant 11 décembre", ont-ils expliqué.
Dans ce contexte, les investisseurs seront attentifs à l'annonce mercredi des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis, dont les estimations de la fédération professionnelle API, publiées mardi soir, peuvent donner une première indication.
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état, pour la semaine achevée le 3 décembre, d'un recul de 1,3 million de baril des stocks de brut, d'une baisse de 400.000 barils des stocks d'essence, et d'un replu de 700.000 barils des réserves de produits raffinés (gazole et fioul de chauffage), des prévisions propres à rasséréner les opérateurs.