Le Premier ministre portugais a admis vendredi que son pays, sous assistance financière, traversait "un moment réellement critique" espérant toutefois qu'il pourrait enregistrer en 2012 un excédent commercial alors qu'il mise sur les exportations pour relancer son économie.
"Nous traversons un moment critique (...) qui entraîne un climat d'instabilité et d'insécurité sur l'avenir de l'Europe et par conséquent du Portugal", a dit Pedro Passos Coelho lors d'un débat au parlement.
Le Premier ministre a évoqué en particulier des "nouvelles problématiques" venues "de Grèce ou d'une agence de notation".
L'agence américaine Standard and Poor's a dégradé récemment la note de neuf pays européens, ramenant celle du Portugal au niveau des investissements spéculatifs, une décision jugée "infondée" par le gouvernement portugais.
M. Passos Coelho a toutefois apporté une note d'optimisme en estimant que son pays pourrait "enregistrer cette année un excédent commercial, ce qui ne se produit pas depuis plusieurs années".
Troisième pays de la zone euro après la Grèce et l'Irlande à demander une aide exceptionnelle, le Portugal a obtenu en mai dernier de l'Union européenne et du FMI une prêt sur trois ans de 78 milliards d'euros en échange d'un vaste programme d'austérité et de réformes.
Le pays mise fortement sur ses exportations pour relancer une économie en berne qui devrait enregistrer une récession de 13,1% en 2012 avec un chômage record à 13,4%, selon les prévisions officielles.
"Mais nous sommes convaincus que le pays veut lutter face à l'adversité externe", a-t-il fait valoir, rappelant les "résultats importants" obtenus par la mise en oeuvre du plan de sauvetage en matière notamment de discipline fiscale et de stabilité financière.
Le chef du gouvernement s'est en outre félicité de l'accord obtenu cette semaine, qui réforme profondément le code du travail en assouplissant les horaires et en simplifiant les licenciements, dans le cadre des mesures d'austérité du plan de sauvetage du Portugal.