Le président portugais Anibal Cavaco Silva a émis des doutes vendredi quant à l'utilité d'inscrire dans la Constitution "la règle d'or" sur le contrôle des déficits comme l'ont proposé la France et l'Allemagne.
"Inscrire dans la Constitution une variable endogène telle que le déficit budgétaire, qui ne peut être directement contrôlée par les responsables (politiques), est théoriquement très étrange", a estimé M. Cavaco Silva dans un message publié sur sa page Facebook.
"Cela reflète un énorme manque de confiance des décideurs politiques par rapport à leur propre capacité à conduire de bonnes politiques budgétaires", a ajouté le chef de l'Etat qui représente une autorité morale importante même si son rôle est essentiellement protocolaire.
Son commentaire intervient après une note du ministère des Affaires étrangères portugais, diffusée jeudi, rappelant que "le programme du gouvernement portugais est très clair quant à la réduction des déficits et à l'inversion de la trajectoire des dettes".
L'accord de coalition conclu entre les deux partis de la droite, à l'issue des élections de juin, "comprend l'ouverture d'un débat constitutionnel sur ces limites" du déficit et de la dette, avait ajouté le ministère.
Le Portugal, qui bénéficie actuellement d'une aide financière de 78 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, s'est engagé à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes sur trois ans, afin de ramener le déficit public de 9,1% du PIB l'an dernier à 3% fin 2013.
En Allemagne, le principe de contrôle des déficits a déjà été introduit dans la Loi fondamentale tandis qu'en France la "règle d'or" donne lieu à un vif débat entre le parti présidentiel et l'opposition de gauche.