Après quelques hésitations en début de séance, les Bourses européennes sont passées nettement dans le rouge à la mi-journée, après les records atteints par les taux d'emprunts italiens et la déception suscitée par le mini-sommet de jeudi à Strasbourg.
Vers 11H05 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,79%, Francfort 0,84%, Londres 0,64%, Madrid 1,38% et Milan 1,88%, dans une journée marquée par l'absence de nombreux investisseurs du fait d'une séance réduite de moitié à Wall Street.
Les taux d'emprunt de l'Italie se sont envolés vendredi à des niveaux record lors d'une émission obligataire mais le pays a toutefois réussi à lever comme prévu 10 milliards d'euros, a annoncé la Banque d'Italie.
Les taux d'intérêt des obligations à six mois ont bondi à 6,504% contre 3,535% lors de la dernière opération similaire le 26 octobre tandis que les taux à deux ans se sont envolés à 7,814% contre 4,628%.
Ces niveaux sont jugés insoutenables sur la durée pour la péninsule qui croule sous une dette colossale de 1.900 milliards d'euros (environ 120% de son PIB).
Le taux de ses obligations à dix ans poursuivaient également son envolée vendredi, se rapprochant dangereusement de son record historique
"L'adjudication italienne portait sur du papier de court terme, donc moins risqué. L'envolée des taux n'est pas très étonnante quand on voit les rendements italiens sur le marché secondaire", où s'échangent les titres déjà émis, a nuancé Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Toutefois, il n'en reste pas moins que "l'Europe inquiète plus que jamais les investisseurs", ont souligné pour leur part les analystes de Saxo Banque.
Et ce d'autant plus que "le sommet entre l’Allemagne, l'Italie et la France a donné des résultats très en dessous des attentes. Alors que tout le monde espérait des concessions de la part d’Angela Merkel sur le rôle de la BCE ou la création d’eurobonds en échange des mesures de contrôle des finances publiques, la Chancelière allemande a fermé la porte à toutes ces alternatives", ont souligné les analystes du Crédit Mutuel-CIC.
Lors du mini-sommet à Strasbourg, réunissant l'Allemagne, la France et l'Italie, aucune avancée décisive n'a été annoncée et une implication plus large de la Banque centrale européenne (BCE) a même été écartée pour le moment.
La Bourse de Tokyo a terminé pour sa part vendredi sur une petite perte de 0,06%, touchant à nouveau son plus bas de l'année, malgré une chasse aux bonnes affaires qui a soutenu plusieurs titres en cours de journée.
L'euro reculait de son côté face au dollar, s'enfonçant sous le seuil de 1,33 dollar pour la première fois depuis début octobre, affecté lui aussi par des craintes accrues de voir la crise de la dette en zone euro faire de nouvelles victimes faute de solution durable sur la table.