La Bourse de Paris a terminé la séance en nette baisse (-1,46%) vendredi, au lendemain d'une forte hausse, les bons chiffres sur l'emploi américain faisant anticiper un resserrement prochain de la politique monétaire américaine.
L'indice CAC 40 a perdu 55,46 points à 3.753,85 points, repassant sous la barre des 3.800 points, dans un volume d'échanges faible de 2,7 milliards d'euros. La veille, il avait bondi de 2,90%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 2,36% et Londres 0,72%. Par ailleurs, l'Eurostoxx a reculé de 1,91%.
Hésitant depuis l'ouverture, le marché parisien s'est nettement replié après la publication des statistiques de l'emploi américain, qu'il avait d'abord salué. La cote n'a pas profité d'une début de séance en hausse à Wall Street, qui a rouvert ses portes après être resté fermée jeudi pour la fête nationale.
"On a une réaction à laquelle on commence à être habitué", indique Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque.
"Le chiffre est bon mais les marchés anticipent un ralentissement" de la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a fait savoir qu'elle réduirait progressivement ses rachats d'actifs en cas d'amélioration de la conjoncture, souligne-t-il.
"Les chiffres meilleurs qu'attendu ont créé un dilemme pour les investisseurs, entre l'anticipation d'un ralentissement imminent de la politique de la Fed et le bénéfice d'une reprise économique", souligne Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
L'économie des Etats-Unis a créé davantage d'emplois que prévu en juin à 195.000 tandis que le taux de chômage est resté inchangé à 7,6%. Les créations d'emploi ont même été révisées à la hausse pour avril et mai.
"Si on est encore loin des objectifs" que la Fed s'est fixé pour modifier sa politique, "on est dans la logique d'une amélioration de l'économie américaine", explique M. Tuéni.
Les investisseurs ont aussi marqué une pause après avoir applaudi jeudi les propos du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.
Ce dernier a déclaré que sa politique monétaire resterait accommodante "aussi longtemps que nécessaire", s'engageant à maintenir ses taux à leur niveau bas actuel voire à les baisser encore. Lors de la réunion, ils ont été maintenus à 0,5%.
Parmi les valeurs, Saft a dégringolé (-9,89% à 17,5 euros), après avoir prévenu que ses résultats annuels seraient affectés par des ventes décevantes au premier semestre.
Les valeurs bancaires ont terminé en baisse avec BNP Paribas (-0,82% à 42,95 euros), Crédit Agricole (-2,04% à 6,76 euros) et Société Générale (-0,77% à 26,99 euros).
Les valeurs industrielles ont reculé, comme Schneider Electric (-3,08% à 56 euros), Lafarge (-2,51% à 46,65 euros), ArcelorMittal (-2,73% à 8,65 euros) et Alstom (-2,50% à 24,53 euros).
Bouygues a perdu 2,49% à 19,41 euros, en raison d'un abaissement de recommandation par Exane-BNP Paribas à "sous-performer", contre "neutre" auparavant.
Unibail-Rodamco a perdu 0,30% à 180,05 euros. La foncière est actionnaire de Viparis avec qui la ville de Paris s'apprête à entrer en négociation exclusive pour la modernisation du parc des expositions de la Porte de Versailles.
Viparis avait comme concurrent GL Events dont le titre a bondi (+4,04% à 16,21 euros). GL Events a en effet été retenu pour assurer la gestion du centre des expositions Immigrantes de Sao Paulo (Brésil).
Air France-KLM s'est inscrit en baisse (-3,20% à 6,68 euros). Le trafic passagers de juin a progressé de 2,5% mais l'activité cargo reste inchangée avec un trafic une nouvelle fois en forte régression (-6,3%).
Altran a perdu 2,23% à 5,27 euros. Les membres du comité exécutif ont pris une participation indirecte au capital de la société, manifestant ainsi leur "confiance" dans la stratégie en place.
Bastide Le Confort Médical a gagné 3,63% à 9,71 euros après avoir acquis la société Dorge Medic, lui permettant de s'implanter en Belgique.