La Banque des règlements internationaux (BRI) a appelé dimanche les gouvernements à mettre à profit le sursis octroyé par les politiques accommodantes des banques centrales pour engager des réformes.
Depuis le début de la crise financière, les banques centrales ont été contraintes de trouver des solutions pour assouplir leurs politiques monétaires, en abaissant leurs taux d'intérêt directeurs et en alourdissant considérablement leurs bilans, a fait valoir l'institution basée à Bâle, en Suisse, à l'occasion de la publication de son rapport annuel.
Mais les banques centrales n'ont pas vocation à résoudre les problèmes structurels qui font obstacle au retour d'une croissance économique forte et durable, a insisté l'institution considérée comme la banque centrale des banques centrales.
"La politique accommodante des banques centrales durant la phase de reprise n'a, en vérité, octroyé qu'une période de répit", a déclaré Stephen Ceccheti, responsable de la division économique et monétaire de la BRI, lors d'une conférence téléphonique.
"Mais ce temps doit être utilisé avec discernement", a-t-il ajouté, d'autant que le rapport entre le coût et les bénéfices de ces mesures se dégrade.
Dans son rapport annuel, la BRI a fait valoir que les bilans des banques centrales ont pratiquement triplé par rapport à leur niveau d'avant la crise et continuent de grimper.
Ce sursis doit être utilisé par les gouvernements pour engager des réformes, a martelé Stephen Ceccheti. Bien que quelques efforts aient été consentis, les progrès ont été lents et épars, a-t-il estimé, regrettant que les taux d'intérêt durablement bas aient surtout abouti à retarder le désendettement du secteur privé, et permis aux gouvernements de financer leurs déficits et remettre à plus tard les réformes nécessaires.
"Malheureusement, le stimulus monétaire à lui seul ne peut pas ramener les économies sur la voie d'une croissance robuste et autonome puisque les racines des problème empêchant une telle croissance ne sont pas monétaires", a-t-il affirmé.