Les principales Bourses d'Europe, ainsi que Wall Street, restaient dans le vert lundi à la mi-journée, les investisseurs étant soulagés après l'accord conclu dans la nuit entre Chypre et ses bailleurs de fonds internationaux évitant la faillite à l'île méditerranéenne.
Vers 14H00 GMT (15H00 à Paris), la Bourse de Paris progressait de 0,57%, profitant d'un rebond des titres des banques, Francfort prenait 0,59%, Londres 0,55% et Madrid était stable (-0,03%), après avoir ouvert sur un repli de 0,26%.
Milan reculait de 1,09% après un début de séance dans le vert (+0,69%).
A New York, le Dow Jones prenait 0,27% et le Nasdaq s'adjugeait 0,41%.
Sur le marché des changes, l'euro, d'abord remonté au-dessus de 1,30 dollar sous l'effet de cette bonne nouvelle, reculait finalement à 1,2936 dollar, contre 1,2986 dollar vendredi soir.
"Dans l'ensemble, cet accord de dernière minute conclu lundi permet d'éviter le pire des scénarios, un défaut de paiement des banques du pays et la sortie de Chypre de la zone euro", observaient les analystes de Barclays.
En Asie, Tokyo a clôturé sur un gain de 1,69% et Hong Kong sur une hausse de 0,61%. La Bourse de Shanghai a terminé à l'équilibre (-0,07%).
L'accord trouvé dans la nuit de dimanche à lundi l'a été au prix de lourdes pertes pour les créanciers de la première banque de Chypre et de la fermeture pure et simple de la deuxième.
Cet accord de principe conclu entre le président chypriote et les dirigeants de l'UE et du FMI puis avalisé par l'Eurogroupe, garantit à l'île un apport de 10 milliards d'euros moyennant de douloureux sacrifices pour les Chypriotes.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a appelé lundi à l'application de l'accord "le plus vite possible".
Celui-ci fournit "un plan complet et crédible pour traiter les défis économiques auxquels est confronté le pays", a estimé la directrice générale du FMI Christine Lagarde.
Il "met fin aux incertitudes concernant Chypre et la zone euro", a renchéri le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, alors que le pays était sous la menace d'une coupure des liquidités lundi par la BCE.
Mais l'enthousiasme des marchés pourrait s'avérer éphémère, selon certains analystes.
"Si cet accord va permettre de rassurer les marchés, de nombreuses questions demeurent et au premier rang d'entre elles la sécurité des investissements dans les pays fragiles de la zone euro", notait ainsi le courtier IG Market.
"Cette incertitude risque de créer sur le plus long terme un mouvement de capitaux vers les actifs sûrs", soulignait-il.
L'accord prévoit la disparition de la banque Laïki, la deuxième du pays, selon une source européenne. Les détenteurs d'actions, d'obligations et les dépôts au-dessus de 100.000 euros seront durement frappés, mais ceux dont les dépôts sont inférieurs à 100.000 euros les verront garantis.
La taxe très controversée sur tous les dépôts, qui avait provoqué un tollé dans le pays et avait été rejetée par le Parlement chypriote, a été abandonnée.