Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affirmé que "son pays flottait sur un lac de pétrole" en démarrant mardi à Bagdad la réunion où doit être attribuée l'exploitation de six grands champs pétroliers et deux champs gaziers aux compagnies étrangères, une première depuis 37 ans.
"Je souhaite bonne chance à ceux qui vont gagner mais ceux qui n'auront pas été sélectionnés pourront concourir une prochaine fois car l'Irak flotte sur un lac de pétrole", a-t-il dit dans un grand hôtel de la capitale en présence des compagnies concurrentes.
"Il s'agit du premier investissement (étranger) mais ce ne sera pas le dernier dans le secteur pétrolier. Nous en avons besoin pour commencer la reconstruction dans un pays marqué par les destructions successives à cause des dernière guerres", a-t-il ajouté.
L'Irak doit choisir parmi 31 sociétés pétrolières, dont les majors occidentales qui participent à ces appels d'offres pour exploiter six champs pétroliers géants, dans le sud et le nord du pays, aux réserves estimées à environ 43 milliards de barils.
Les contrats d'exploitation de deux champs gaziers, à l'ouest et au nord-est de Bagdad, seront également attribués.
"Ces investissements (étrangers) nous permettront de faire d'autres investissements dont nous avons besoin", a ajouté M. Maliki.
"Nous avons mis au point un processus très compliqué mais très transparent pour sélectionner les compagnies", a-t-il dit avant d'ajouter que "le gouvernement soutiendra, garantira la sécurité et offrira toutes les facilités (aux compagnies choisies) pour les bénéfices des deux parties".
Le premier champ pétrolier mis aux enchères a été celui de Roumaila, dans le sud du pays, dont les réserves sont estimées à 17,7 mds de barils.
L'octroi par l'Irak de l'exploitation de ses plus grands champs pétroliers aux compagnies étrangères est une initiative inédite depuis la nationalisation de la compagnie pétrolière nationale en 1972.
Ces attributions interviennent le jour du retrait total des forces américaines des villes et agglomérations et de la prise en main de la sécurité par les 750.000 soldats et policiers irakiens.
La réunion se déroule mardi mais se poursuivra mercredi "si nécessaire", avait affirmé dimanche le porte-parole du ministère du Pétrole, Assem Jihad.