La zone euro est sortie de déflation en avril, avec une inflation nulle (0,0%) sur un an après quatre mois de baisse des prix, a confirmé mardi l'office européen de statistiques Eurostat.
Il s'agit d'une relative bonne nouvelle pour la Banque centrale européenne (BCE) qui, pour contrer les risques de déflation, a entamé début mars un vaste programme d'assouplissement quantitatif, ou "QE", qui prévoit le rachat de plus de 1.000 milliards d'euros de titres de dettes publique et privée d'ici septembre 2016.
Le président de la BCE Mario Draghi a salué la semaine dernière l'efficacité de sa politique monétaire ultra-accommodante mais aussi signalé que des taux très bas de manière prolongée pouvaient présenter "l'effet secondaire" de faire épargner plus et consommer moins.
Dans le détail, les taux annuels les plus faibles en avril ont été observés en Grèce (-1,8%) et à Chypre (-1,7%), et les taux les plus élevés à Malte (+1,4%) et en Autriche (+0,9%).
Parmi les principales composantes de l'inflation, les services ont connu le taux le plus élevé (1,0% comme en mars), à égalité avec le secteur alimentation, boissons alcoolisées et tabac (1,0% contre 0,6% en mars). Viennent ensuite les biens industriels hors énergie (0,1% contre 0,0%) et l'énergie (-5,8% contre -6,0%) qui pèse le plus sur l'évolution des prix.
L'inflation hors énergie, alimentation, tabac et alcool, plus représentative de la tendance de fond, s'établit à 0,6% comme en mars, selon Eurostat. Elle s'était élevée à 0,7% en février.
Les plus forts impacts à la hausse sur le taux d'inflation proviennent des restaurants et cafés (+0,10 point de pourcentage), des loyers (+0,08 pp) et des légumes (+0,07 pp), tandis que les carburants pour le transport (-0,42 pp), les combustibles liquides (-0,17 pp) et le gaz (-0,07 pp) ont eu les plus forts impacts à la baisse, détaille Eurostat dans un communiqué.