Les marchés asiatiques étaient généralement en berne vendredi après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de garder son objectif de production, faisant plonger les titres du secteur de l'énergie.
A Sydney, l'indice ASX/S&P 200 perdait 1,34% vers 14H00 (03H00 GMT), plombé par le minier BHP Billiton (ASX:BHP) (-3,4%) et les pétroliers Woodside (ASX:WPL) (-5,8%) et Santos (ASX:STO) (-10%). Au total, les valeurs des producteurs de matières premières dévissaient de 6,76%.
Séoul se repliait de 0,24%, Hong Kong de 0,39%. Après avoir ouvert à l'équilibre, Shanghai prenait 0,29%, continuant à profiter de la baisse des taux d'intérêt chinois la semaine dernière, tandis que Tokyo gagnait près de 0,6% à la faveur d'un affaiblissement du yen face au dollar.
Si les Bourses européennes ont pour la plupart terminé dans le vert jeudi après la publication de plusieurs indicateurs relançant les espoirs d'un nouveau soutien de la Banque centrale europénne (BCE), Londres a répercuté l'onde de choc créée par la décision de l'Opep de ne pas abaisser son objectif de production, finissant en légère baisse de 0,09%.
Réunis jeudi à Vienne, les ministres du cartel ont décidé de maintenir à 30 millions de barils par jour (mbj) leur niveau de production pour les six prochains mois, renonçant à réduire l'offre pour soutenir les cours, en chute de 35% depuis le pic de juin.
"La baisse marquée aujourd'hui (vendredi) à la fois des cours du pétrole et des actions des valeurs énergétiques pourrait se révéler être due au jour férié de Thanksgiving aux Etats-Unis et aux faibles volumes subséquents, mais il semble probable que la décision de l'Opep favorise la poursuite de la baisse des cours pendant quelques temps encore", a relevé l'analyste Ric Spooner de CMC Markets à Sydney.
Une baisse du plafond, qui est le principal outil de l'Opep pour réguler l'offre pétrolière mondiale, aurait pu aider à réduire le surplus d'approvisionnement sur le marché pétrolier, actuellement en surcapacité du fait du bond de la production américaine (avec l'extraction du pétrole de schiste, notamment), couplé au ralentissement économique en Europe et en Chine, qui freine la consommation d'or noir.
- Un baril à 60 dollars -
Les prix devraient atteindre un niveau plancher dans les semaines à venir et se stabiliser, selon une note de la banque ABN Amro. La chute des cours risque en effet de peser sur la capacité des opérateurs à financer les projets d'exploration et d'extraction, notamment aux Etats-Unis, avec un effet attendu sur le volume d'offre.
"Les cours devraient baisser encore d'ici la fin de l'année", a abondé Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour, situant le WTI autour de 60 dollars et le Brent entre 60 et 70 dollars fin décembre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier perdait 29 cents, à 68,76 dollars, vers 02H00 GMT, après avoir plongé de près de 5% jeudi, dans un marché ralenti pour cause de Thanksgiving.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 27 cents, à 72,31 dollars.
A rebours de la tendance générale, les titres des compagnies aériennes -- dont le carburant est le premier poste de dépenses -- s'envolaient. A Hong Kong, China East Airlines prenait 8%, Japan Airlines 4% à Tokyo et l'australienne Qantas plus de 5% à Sydney.
Sur le marché des devises, l'euro continuait de baisser face au dollar dans des volumes d'échange toujours très limités en l'absence des cambistes américains.
La monnaie unique européenne valait 1,2461 dollars contre 1,2474 dollar la veille, remontant en revanche face au yen à 147,26 yens contre 146,88 yens.
Le dollar s'appréciait face à la devise japonaise, à 118,14 yens contre 117,74 yens jeudi soir à Londres.