A la veille d'un week-end prolongé sur les marchés financiers d'Europe continentale, l'euro continuait sur sa lancée haussière, même si les 1,12 dollar un temps dépassés n'ont pour l'heure pas pu être tenus. En effet, on a appris hier que la croissance américaine n'avait seulement ralenti, mais presque calé au premier trimestre.
A cette heure, l'euro gagne encore 0,59% face à sa contrepartie américaine à 1,1191 dollar. Il est également bien orienté contre le sterling (+ 0,72% à 0,7257) et le yen (+ 0,49% à 133,11), sans oublier le franc suisse (+ 0,23% à 1,0481).
Sur une semaine glissante, l'euro gagne 3,5% environ contre le dollar américain, celui de Hong Kong et le yuan chinois ainsi que la roupie indienne. Il s'est aussi repris de plus de 5% face au rouble russe.
En effet, tout semblait ligué contre le dollar hier : tout d'abord, la première estimation du PIB des Etats-Unis pour le 1er trimestre est ressortie très largement en dessous des attentes à 0,2%, là où le consensus attendait 1%.
Ce qui dénote d'un fort ralentissement durant cette période hivernale, puisqu'au 4e trimestre 2014 la progression du PIB américain était de 2,2%. En outre, Société Générale (PARIS:SOGN) a calculé qu'en moyenne, entre 2010 et 2014, le taux moyen observé pour le premier trimestre était de 0,6%.
Cette très mauvaise publication s'explique selon le Département du Commerce par un recul des investissements des entreprises et par une baisse des exportations nationales. Le seul prétexte d'un 'hiver rude' souvent agité pour justifier une baisse de l'activité américaine ne jouera clairement pas de bouc émissaire ici, commentent les courtiers de XTB France ce matin.
Cette déception s'ajoute à celle du PIB britannique qui, sur la même période, est ressorti en hausse de 0,3% là où il était attendu à + 0,5%.
Autre événement majeur de la journée d'hier : le dernier comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, le fameux FOMC, qui s'est terminé par un simple communiqué, sans conférence de presse cette fois-ci.
Directeur des investissements de BlackRock, Rick Rieder revient sur ce sujet : selon lui, rares sont les éléments nouveaux. La Fed s'est de plus 'focalisée sur une interprétation plus accommodante de la conjoncture actuelle', en soulignant le 'ralentissement net' observé au premier trimestre. De ce fait, selon BlackRock comme la grande majorité des analystes, 'la probabilité d'une première hausse des taux courts est reportée au mois de septembre'.
Son de cloche plus mesuré chez Aurel BGC, qui retient surtout de ce FOMC que 'le comité politique monétaire considère clairement que la 'quasi' stagnation de l'activité économique en début d'année est temporaire', tout comme l'impact du dollar fort sur l'économie. Pour la Fed et selon Aurel BGC, 'le 'scénario' global sur l'activité reste positif.'
Et les analystes de conclure : 'le timing de la première hausse des taux directeurs reste très incertain, mais un mouvement en juin n'est pas exclu formellement dans ce communiqué : 'tout dépendra des prochains indicateurs économiques'. Les anticipations de hausse des vont fortement évoluer dans les prochaines semaines.
En zone euro où une accélération de la croissance est attendue cette année, on a appris ce matin que le taux de chômage est resté stable en mars 2015, à 11,3%. Il était de 11,7% en mars 2014.
Par ailleurs et une fois de plus, le psychodrame grec ne suscite toujours pas d'inquiétude, même si l'accord entre Athènes et les autres membres de la zone euro tarde toujours.
Ce matin, l'agence de notation-crédit Moody's a fait savoir que l'impact économique et financier d'une sortie de la Grèce de la zone euro serait faible, du moins à court terme. Mais 'dans une certaine mesure, la résilience à long terme de la zone euro s'en trouverait sapée, ce qui pourrait ébranler la confiance et perturber les marchés d'emprunts d'Etat'.
Tel n'est cependant pas l'hypothèse centrale de Moody's, qui table in fine sur un accord. Mais les retards successifs ne font que renforcer l'hypothèse d'un échec.
L'après-midi s'annonce chargée aux Etats-Unis, avec les inscriptions aux allocations chômage (attendues par le consensus à 290.000), les revenus et dépenses des ménages pour mars (attendues en hausses de 0,2% et 0,5% respectivement) et l'indice PMI de Chicago (attendu en hausse de 3,7 points à 50).
Notons que nombre de places financières resteront closes demain pour le 1er mai, aux exceptions notables de Londres et de celles des Etats-Unis.
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