Jusqu'ici leader, le marché chinois des ventes aux enchères publiques d'art et d'objets de collection s'est effondré en 2012 avec un recul inattendu de 22% par rapport à 2011 alors que les ventes dans le monde ont reculé de 5,9%, a indiqué mercredi le Conseil français des ventes volontaires.
"Ce recul mondial en 2012 est lié pour l’essentiel à la forte contraction du marché en Chine. Toutefois, la France consolide sa place de quatrième acteur mondial malgré une baisse de 1,7%", a indiqué à l'AFP Catherine Chadelat, présidente de l'autorité française de régulation des enchères publiques, à l'occasion de la présentation de l'activité 2012.
Chaque année, le CVV publie les chiffres du marché mondial des enchères publiques collectés auprès de 2.600 sociétés de ventes.
"2012 a été une année contrastée qui nous a un peu surpris. On s'attendait à une baisse, mais pas aussi contrastée d'un pays à l'autre", a souligné Mme Chadelat, qualifiant notamment de "baisse spectaculaire" les -22% du marché chinois, un constat "probablement lié à la crise économique qui doit toucher les grandes fortunes qui spéculaient allégrement avant".
New-York redevient la première place mondiale de l’art aux enchères, avec 4 milliards d'euros, devant Pékin qui en 2010 et 2011 avait pris la première place.
Pour le CVV, la baisse de 1,8% du marché français pour l'art et les objets de collection "n'est pas catastrophique", d'autant qu'en 2011 la progression avait été de 8,6% (frais inclus).
"Ce qui sauve la France, ce sont les enchères de véhicules d'occasion et de prestige en hausse de 1,9%", a observé Catherine Chadelat.
Selon le CVV, le marché global des enchères en France a cependant progressé de 1,9% par rapport à 2011 pour atteindre un montant historique d'adjudications de 2,42 milliards d’euros (frais inclus).
Par ailleurs, la présidente de l'autorité française de régulation des enchères a réclamé une meilleure information du public en ce qui concerne les adjudications sur Internet. Une série de rencontres sur ce sujet sont programmées avec les ministères de la Culture et de la Justice et des parlementaires, a-t-elle indiqué à l'AFP.
"Ebay ou Artprice sont les grands acteurs du marché non régulé des enchères sur Internet qui n'est soumis pour le moment à aucune réglementation. Ils agissent sans qualification, ni caution, ni garantie d'authentification des objets d'art", a dit Mme Chadelat. "Nous souhaitons un ajustement de la loi pour une information claire et précise afin qu'il n'y ait aucune confusion avec les ventes aux enchères en salles de vente".