Le président du Groupe des fédérations industrielles, Pierre Gattaz, maintient sa candidature à la tête du Medef, au lendemain du feu vert du comité statutaire du patronat à une modification des statuts permettant à Laurence Parisot de briguer un troisième mandat.
"Je maintiens ma candidature bien évidemment, ce n'est pas une surprise que le comité statutaire (dont les membres) sont nommés par Laurence Parisot émette un avis" favorable, a déclaré sur France 2, le PDG du fabricant de connecteurs Radiall.
"Le changement des statuts est typiquement pour que Laurence Parisot puisse rester à son poste. Ce n'est pas très exemplaire, ce n'est pas très démocratique", a-t-il fustigé.
M. Gattaz a réaffirmé son opposition à un changement des statuts, car "ce n'est pas bon pour l'image du Medef", a-t-il jugé, se disant confiant de voir cette proposition rejeter dans les prochains jours.
Saisi par Mme Parisot, le comité statutaire du Medef a proposé lundi une réforme des statuts qui permettrait à cette dernière d'être candidate en juillet à un très controversé troisième mandat.
Cette proposition doit à présent être votée le 28 mars à la majorité simple par le conseil exécutif du Medef (45 membres) avant d'être soumise à une assemblée générale extraordinaire (AGE), laquelle ne peut se réunir avant les 15 jours suivant le vote du conseil exécutif. Pour que la réforme soit validée, l'AGE doit l'adopter à une majorité des deux tiers.
Pierre Gattaz s'est aussi prononcé contre des mandats longs, faisant valoir que l'organisation "a besoin de respirer".
"Quand on reste longtemps, on n'a plus le pouls du business, des salariés, des fournisseurs (...) on n'a plus le sens des urgences pour la promotion des entreprises", a-t-il défendu.
Un autre candidat à la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé de son côté que le feu vert du comité statutaire à une réforme des statuts, n'était "pas une surprise", tout en maintenant que les adhérents n'accorderont pas un nouveau mandat à Laurence Parisot.
"C'est pas complètement une surprise (...) Le vrai sujet, c'est qu'on a un processus démocratique, on va voter le 28 mars, d'abord en conseil exécutif pour convoquer une AGE (assemblée générale extraordinaire, ndlr), et après il y a l'AGE", a expliqué le patron du groupe Omea (Virgin Mobile).
"La vraie étape, c'est l'AGE", a-t-il souligné sur France Inter.
Elue en 2005 pour un premier mandat de cinq ans puis reconduite en 2010 pour une durée de trois ans, conformément aux statuts actuels du Medef, Mme Parisot doit normalement quitter son poste le 1er juillet.
Dans l'immédiat, outre M. Gattaz, le patron de Virgin Mobile, Geoffroy Roux de Bézieux, l'ancien médiateur de la sous-traitance Jean-Claude Volot et le patron parisien de PME Thibault Lanxade se sont déjà déclarés candidats pour lui succéder.