La chancelière allemande Angela Merkel se dit opposée à une Commission européenne aux compétences élargies, et réclame au contraire un renforcement de la coordination des politiques des Etats-membres, dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel lundi.
"Je ne pas vois pas dans l'immédiat la nécessité de transférer dans les années à venir encore plus de prérogatives vers la Commission à Bruxelles", a déclaré Mme Merkel au magazine.
La chancelière affirme au contraire qu'elle défend avec le président français François Hollande, l'idée d'une meilleure coordination entre Etats, notamment dans le domaine économique.
"François Hollande et moi sommes beaucoup plus favorables à une meilleure coordination des domaines politiques qui ont un rôle décisif dans le renforcement de notre compétitivité", a indiqué la chancelière.
"Nous pensons par exemple aux politiques de l'emploi et des retraites mais aussi aux politiques fiscales et sociales", a-t-elle expliqué.
Mme Merkel juge également la coordination économique entre Etats-membres "trop faible". "La coordination de la politique économique en Europe est beaucoup trop faible, elle doit être renforcée", estime-t-elle.
D'après la chancelière allemande, cela ne veut pas dire qu'il faut transférer "plus de compétences à Bruxelles".
Mme Merkel et M. Hollande se sont rencontrés jeudi à Paris où ils ont affiché leur volonté commune de renforcer la compétitivité et la croissance en Europe.
Ils s'étaient prononcés pour un renforcement de l'Eurogroupe et des mesures pour l'emploi, un mois avant le prochain conseil européen.
Elle se dit par ailleurs "réservée" à l'idée d'une élection du président de la Commission européenne au suffrage universel direct.
"Un président de Commission, qui serait élu directement par le peuple devrait se voir conféré des pouvoirs bien différents de ce qui est le cas actuellement", avertit la chancelière.