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Moscovici réfute une révision à la baisse de la croissance

Publié le 11/08/2013 16:10
Mis à jour le 11/08/2013 16:45

Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a contesté dimanche avoir revu à la baisse sa prévision de croissance pour la France en 2013, signe de l'extrême sensibilité de cette question à quelques semaines de la présentation du budget.

Le ministre a voulu être très clair dimanche: "Je n'ai fait aucune révision de la prévision de croissance de la France" pour 2013, a-t-il déclaré lors d'une visite à Roissy, au lendemain d'une interview à Nice Matin, qui pouvait laisser penser le contraire.

Pierre Moscovici avait notamment déclaré au journal: "nous connaissons les tendances et cette année, la croissance sera faible voire étale, entre moins 0,1 et plus 0,1%".

Or, le gouvernement faisait jusqu'à présent état d'une prévision de modeste croissance de l'ordre de 0,1%.

Mais selon le ministre de l'Economie, les propos qu'il a tenus à Nice Matin ne faisaient en fait référence qu'à des "tendances" générales, et ne reflétaient pas sa propre pensée ou celle du gouvernement.

Les chiffres de prévision de croissance entre moins 0,1 et plus 0,1% "sont des chiffres totalement dans le domaine public: ce sont les chiffres de l'Insee, c'est le consensus des instituts de conjoncture", a-t-il expliqué.

"C'est une simplification qui ne trahit pas ... qui ne traduit pas ma propre pensée", a déclaré M. Moscovici, en butant un peu sur les mots.

Quelques heures plus tôt, le ministre avait assuré sur RTL qu'il maintenait la prévision gouvernementale d'une croissance de plus 0,1% pour 2013.

Il avait toutefois ajouté aussitôt après: "il y en aura peut-être une nouvelle (prévision, ndlr) le 25 septembre au moment de la présentation du projet de loi de Finances".

Le degré de croissance: une question sensible et déterminante

La question du degré de croissance de la France en 2013 apparaît plus que jamais sensible et déterminante à quelques semaines de cette échéance majeure pour le gouvernement.

Une stagnation de l'économie alourdirait le déficit 2013 et priverait le pays de tout élan pour 2014, compliquant d'autant plus la préparation du budget.

Ce problème n'a d'ailleurs pas manqué de faire réagir l'opposition. Eric Woerth ironisait ainsi samedi après l'interview à Nice Matin sur le fait que le ministre avait dans le même temps annoncé une révision à la baisse de la croissance et une fin de la récession, jugeant qu'il pouvait souffrir d'une "légère insolation".

Dimanche, Gilles Carrez (UMP), président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a estimé que toute idée de relever les prélèvements obligatoires dans le budget 2014 serait "une erreur majeure".

Dans ce contexte, le ministre de l'Economie a voulu se montrer rassurant.

"Ce qui compte c'est la pente, c'est l'orientation et il faut que les Français sachent que nous sommes vraiment sortis de la récession, qu'il y a une croissance qui s'annonce dans le pays", a-t-il souligné.

"C'est vrai que l'année 2013 est une année compliquée, que c'est une année fragile, que c'est une année, j'ai prononcé ce mot, étale", a redit le ministre.

"Mais la tendance s'est inversée et nous sommes sortis de la récession", a-t-il ajouté.

Dimanche comme samedi, le ministre a clairement affirmé: "Je pense que 2014 sera la première année de croissance véritable et solide depuis trois ans".

Concernant enfin la question fiscale, Pierre Moscovici a également démenti avoir fait à Nice Matin une quelconque annonce de nouveaux impôts.

"Il n'y a pas eu d'annonce de nouveaux impôts (...) Il n'y a eu aucun chiffre nouveau qui a été annoncé", a-t-il insisté, expliquant là encore que les chiffres qu'il avait évoqués dans les colonnes du journal régional étaient déjà connus de tous.

Le ministre y avait déclaré: "Nous devons réduire les déficits légués par la droite, mais le faire à un rythme qui ne contrarie pas la croissance. Nous le ferons d'abord, comme le recommande le Fonds monétaire international, par des économies sur les dépenses publiques et, ensuite, par une hausse limitée des prélèvements obligatoires, de 0,3% du PIB".

"Là encore, on se sert de chiffres qui sont dans le domaine public pour assimiler prélèvements obligatoires et impôts, ce qui n'est pas la même chose", a expliqué le ministre sur RTL.

"Les arbitrages fiscaux seront rendus fin août", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

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