Le scénario d'un maintien du plafond de production de l'Opep s'est renforcé jeudi, la plupart des pays membres, exception faite de l'Iran, se rangeant derrière le statu quo prôné par l'influente Arabie saoudite.
Les ministres du Pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doivent se réunir vendredi à Vienne, siège de ce groupe de 12 pays qui assure environ 35% de la production mondiale d'or noir.
Les experts s'attendent à ce qu'ils laissent inchangé le plafond de production collectif du cartel, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) depuis fin 2011.
"Nous sommes tous d'accord pour maintenir le plafond de production à 30 millions (de barils par jour), bien qu'il y ait des pays qui soient en surproduction", a déclaré jeudi en fin de journée le ministre vénézuélien, Rafael Ramirez confirmant ainsi les attentes d'un statu quo.
Avant ou après leur arrivée à Vienne, les chefs des délégations de l'Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis, du Koweït, de l'Irak et de l'Angola avaient également tenu des propos allant dans le sens d'un maintien de cette limite.
Ainsi, le ministre irakien du Pétrole Abdel Karim al-Luaybi, s'est prononcé jeudi clairement contre une baisse du plafond, qui risquerait selon lui d'affaiblir l'économie mondiale, et par conséquent la consommation d'or noir.
"Globalement, les objectifs de l'Opep qui visent à stabiliser le marché (pétrolier) sont remplis en ce moment, et nous ne voulons pas provoquer un choc sur le marché qui affecterait l'économie mondiale", a expliqué le ministre à des journalistes.
Un point de vue partagé par son homologue angolais José Botelho de Vasconcelos. "Le marché (pétrolier) va très bien, il se porte bien. La production est bonne, le prix (du brut) est bon", a-t-il dit à la presse jeudi.
Siham Abdulrazzak Razzouqi, représentante du Koweït au conseil des gouverneurs de l'Opep, et qui devrait diriger la délégation koweïtienne vendredi suite à la démission-surprise en début de semaine du ministre en titre, a elle aussi assuré jeudi ne pas voir de raisons de changer le plafond.
Ces déclarations paraissent laisser l'Iran isolée dans sa lutte pour réduire la production du cartel. Téhéran avait appelé de nouveau ce mois-ci l'organisation à abaisser son plafond de production commun, afin de soutenir des cours de l'or noir qui ne sont pas assez élevés au goût de l'Iran.
Lundi, M. Ramirez avait semblé soutenir cette position en affirmant que son pays était "disposé" à réduire le plafond de production, si l'Opep le jugeait nécessaire pour empêcher le prix du brut de tomber sous la barre des 100 dollars.
Les pays de l'Opep devraient par ailleurs progresser un peu vendredi sur la délicate désignation du prochain secrétaire général de l'organisation en déterminant des critères de sélection, comme l'espère le ministre irakien.
"Les ministres de l'Opep vont débattre et approuver des critères de sélection pour ce poste et c'est en soi un succès d'avoir des critères bien définis", a-t-il estimé.
l'Irak avait défendu l'an dernier la candidature de son ancien ministre Thamir Ghadhban pour le poste, également convoité par l'Iran et l'Arabie Saoudite. Faute de consensus, l'Opep avait décidé en décembre dernier de prolonger d'un an les fonctions du Libyen Abdallah El-Badri, qui occupe le poste depuis 2007.