Les patronats français et allemand ont annoncé vendredi à Paris la création d'un "comité permanent" pour faire des "propositions communes" et "influencer" les gouvernements "des deux rives du Rhin" mais aussi les instances européennes.
"Nous avons décidé aujourd'hui d'établir un comité permanent franco-allemand", a déclaré le président du Mouvement des entreprises de France (Medef) Pierre Gattaz, élu mercredi à la tête de la principale organisation patronale française.
Lors d'une conférence de presse avec le président de la fédération allemande de l'industrie (BDI) Ulrich Grillo, le nouveau patron des patrons français a évoqué leur "ferme volonté" d'"amplifier" la coopération franco-allemande.
Ce comité, piloté par les deux hommes et qui se réunira "régulièrement", "élaborera des propositions communes sur tous les sujets essentiels au développement de nos économies autour des thèmes prioritaires (...) que sont la croissance, la compétitivité, et l'emploi", a expliqué Pierre Gattaz.
Il aura, a-t-il ajouté, "pour but d'obtenir des autorités politiques des deux côtés du Rhin les décisions et actions concrètes et efficaces nécessaires à la croissance et à l'emploi". Son homologue allemand a précisé que l'intention était aussi d'avoir "une influence sur Bruxelles".
Dans une "déclaration commune", les patronats des deux pays font de "l'amélioration de la compétitivité européenne" une priorité. "La réponse au chômage des jeunes passe par la réduction du coût du travail et par l'élimination systématique des obstacles qui empêchent l'investissement et la croissance", plaident le BDI et le Medef.
Les deux hommes ont évoqué le coût de l'énergie, trop élevé à leurs yeux en Europe, et réclamé que l'exploitation du gaz de schiste ne soit pas exclue a priori par les gouvernements. Ils ont aussi critiqué le projet de taxe sur les transactions financières en cours d'élaboration par onze Etats européens et porté par Paris et Berlin, considéré par le patronat comme une "menace" pour le financement de l'économie.
En réponse à une question sur les inquiétudes récurrentes en Allemagne au sujet de la santé économique de la France, Ulrich Grillo a souligné que les entreprises allemandes voulaient "une Europe forte". "Cela nous préoccupe quand nous voyons que nos partenaires européens, et notamment la France, ont une évolution un peu plus faible", a-t-il dit, sans toutefois commenter la politique économique du gouvernement français.