Le ministre des Finances Pierre Moscovici a estimé dimanche que la Commission européenne défendait, dans ses recommandations économiques à la France, une "logique libérale qui n'est pas" celle du gouvernement, évoquant le coût du travail ou la TVA sociale.
"Je ne crois pas forcément aux voies et moyens qu'évoque la Commission européene", a déclaré Pierre Moscovici lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.
"Elle met l'accent sur des aspects (comme le) coût du travail ou un certain type de compétitivité avec une logique qui est la sienne, une logique libérale qui n'est pas la nôtre", a-t-il souligné.
Le ministre des Finances a réaffirmé au passage la volonté du gouvernement de supprimer la TVA sociale qui devait entrer en vigueur au 1er octobre.
"La Commission la mentionne, nous l'annulerons", a-t-il tranché, dénonçant "une mesure inefficace" qui "briderait un moteur fondamental pour l'économie française, la consommation" et constituerait une "injustice sociale invraisemblable".
Pierre Moscovici a également réaffirmé que l'engagement de donner un "coup de pouce au Smic", pris par François Hollande, serait tenu, même s'il faudra faire preuve d'une "forme de modération".
Pour renforcer la compétitivité de l'économie française, le gouvernement, a-t-il dit, table plutôt sur des mesures comme la banque publique d'investissement, promesse électorale de François Hollande, dont il présentera une "préfiguration" mercredi au Conseil des ministres.
D'une manière générale, le ministre des Finances a concédé qu'il y avait "un déficit de crédibilité" de la France sur ses engagements internationaux de réduction des déficits publics.
Même si "la tâche est difficile", il faudra selon lui "combiner redressement et justice" pour, quoi qu'il arrive et comme Paris s'y est engagé, "tenir les 4,5% (du PIB de déficit public, ndlr) en 2012 et 3% en 2013", même si cela représente "une marche importante".
La Commission européenne a souligné mercredi que la réduction du déficit public restait un des principaux défis auxquels la France devait faire face et que l'objectif d'un déficit ramené à 3% du PIB d'ici 2013 devrait nécessiter des efforts supplémentaires.