La garantie financière apportée par la France dans le cadre du plan de secours européen à la zone euro se monte à environ 88 milliards, mais n'alourdira la dette française que si elle doit effectivement jouer, a déclaré lundi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
Les ministres des Finances de l'Union européenne ont conclu dans la nuit de dimanche à lundi un accord mobilisant un "paquet total" de 500 milliards d'euros pour aider des pays de la zone euro qui subiraient les attaques des marchés financiers dans le sillage de la Grèce.
Aux 60 milliards de fonds communautaires affectés au soutien des pays les plus fragiles, s'ajoutent "440 milliards sous forme de garanties fournies par tous les pays membres de la zone euro", a précisé Mme Lagarde sur la radio RTL.
Chaque Etat participant en proportion de sa quote-part dans la Banque centrale européenne (BCE), la part de la France représente "à peu près 20%" de ces 440 milliards, soit un peu plus de 88 milliards d'euros, a-t-elle ajouté.
Mais en aucun cas, il ne s'agit d'un prêt, a assuré la ministre, soulignant que cette garantie n'alourdirait donc pas la dette de la France tant qu'elle ne serait pas mise en oeuvre.
"On fournit cette garantie à un fonds de stabilisation européen et ce fonds de stabilisation européen, dûment muni de la garantie des Etats, pourra aller emprunter sur le marché pour acheter de la dette d'Etats au sein de la zone euro qui seraient fragilisés", a-t-elle expliqué.
Cette garantie "ne devient de la dette que dès lors qu'elle est appelée" à jouer, "en cas de défaut" d'un Etat membre "pour rembourser les sommes qui seraient dues au fonds de stabilisation européen", a-t-elle poursuivi, jugeant cette hypothèse "hautement improbable".
La garantie fournie par la France devra être soumise et approuvée par le Parlement, comme ce fut le cas pour la participation française au plan international d'aide à la Grèce, a précisé la ministre.