Plusieurs milliers de personnes -7.000 selon la police- participaient samedi à Francfort à une manifestation contre les politiques d'austérité en Europe, à l'appel du collectif anticapitaliste Blockupy, a constaté un journaliste de l'AFP.
D'autres manifestations anti-austérité sont également prévues dans le sud de l'Europe.
Les organisateurs de la manifestation francfortoise, lancée dans le centre de la ville, espéraient 20.000 participants mais n'étaient pas en mesure de fournir leur propre estimation, samedi en milieu d'après-midi.
Quelques incidents ont eu lieu, la police encerclant pendant plusieurs heures un groupe d'une centaine de manifestants pour exiger qu'ils défilent à visage découvert alors que certains dissimulaient leurs traits sous des écharpes, cagoules et autres foulards.
La police, en tenue anti-émeutes, a fait usage du gaz lacrymogène à plusieurs reprises et le cortège dans son ensemble a été arrêté en raison de ces incidents. La manifestation devait initialement s'achever par un rassemblement aux abords de la Banque centrale européenne (BCE) alors que le 1er juin marque le 15e anniversaire de la fondation de l'institution.
"Nous voulons clairement dire que la politique de la banque centrale européenne et de la troïka, soumises à l'influence capitale du gouvernement fédéral, n'est pas la solution", a affirmé à l'AFP Roland Süss, porte-parole de Blockupy, collectif réunissant syndicats et organisations de gauche, avant que le cortège ne se mette en mouvement.
"J'appartiens à la génération du babyboom et nous avons eu une vie relativement bonne. Mais maintenant, nous nous battons pour notre propre survie", a expliqué à l'AFP Marica Frangakis, 62 ans, une manifestante grecque d'Attac, venue pour un débat organisé par Blockupy.
"Désespérés"
En Grèce, les gens "sont désespérés après une crise de cinq ans" et "c'est bien de voir que les gens (en Allemagne) se sentent aussi concernés par la crise".
"Je suis contente de voir les gens ensemble pour exprimer leur solidarité", a-t-elle souligné, ajoutant: "nous avons besoin de plus de solidarité, le capital est uni et fort mais beaucoup de voix s'expriment au nom de la gauche en Europe, ce qui rend les choses plus difficiles".
A la mi-journée, la présence policière s'était renforcée autour du cortège, les forces de l'ordre exigeant que certains manifestants, cagoulés, se montrent à visage découvert.
A Lisbonne, les manifestants ont prévu de s'arrêter notamment devant la représentation du FMI dans le centre de la capitale afin de protester contre l'austérité imposée par les créanciers internationaux du pays.
"Cette fois-ci, ce ne sera pas seulement le Portugal à battre le pavé, mais tous les peuples de l'Europe vont manifester contre la recette de l'austérité", souligne un communiqué du mouvement apolitique "Que se lixe a troïka" (Que la troïka aille se faire voir), principal promoteur de cette initiative.
Plusieurs collectifs de citoyens ont décidé de se joindre à cette journée d'action, parmi lesquelles l'association de citoyens portugais indignés "15 octobre", qui avait déjà organisé plusieurs actions de lutte contre la rigueur.
A l'instar de Lisbonne, 17 autres villes portugaises vont participer à cette initiative.
Partis de gauche et anticapitalistes ont aussi appelé à manifester en début de soirée (16h30 GMT) à Madrid, à partir de la Plaza de Neptuno, près du Parlement, lieu de nombreux rassemblements de protestation importants ces derniers mois.
Derrière des mots d'ordre visant là encore la troïka et les politiques d'austérité, les manifestants doivent défiler dans la ville, empruntant une large artère qui passe devant la bourse, la banque centrale d'Espagne et les bureaux de la commission européenne.