La Banque européenne d'investissement (BEI) et la nouvelle banque publique française des PME bpifrance ont signé lundi un accord de partenariat prévoyant la mobilisation par la BEI d'1,2 milliard d'euros dans des opérations conjointes.
"L'idée est simple: renforcer l'effet de levier réciproque des deux institutions, au service du financement des PME et ETI françaises", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici, peu avant la signature à Bercy.
"Concrètement, la BEI va mobiliser 1,2 milliard d'euros dans des opérations conjointes, avec bpifrance, apportant ainsi des capacités de financement supplémentaires au profit du financement de nos PME", a-t-il précisé.
La BEI et bpifrance financeront conjointement certaines de leurs activités de prêts aux très petites entreprises (TPE), petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI). Cet accord prévoit également des garanties pour les nouveaux prêts de bpifrance aux petites entreprises innovantes.
La BEI et bpifrance pourront aussi s'engager conjointement dans des investissements en fonds propres en faveur de fonds d'amorçage, de fonds de capital investissements régionaux et de business angels en France.
Le document a été signé à l'occasion des Assises européennes du financement des entreprises au ministère de l'Economie à Paris par le vice-président de la BEI Philippe de Fontaine Vive et le directeur général de bpifrance Nicolas Dufourcq en présence de M. Moscovici et du président de la BEI Werner Hoyer, a constaté l'AFP.
La ministre déléguée chargée des PME, Fleur Pellerin, a souligné au cours de ces assises la "faiblesse du capital investissement en Europe". Pour le financement des entreprises en phase d'"amorçage", l'Europe se situe environ au "même niveau qu'aux Etats-Unis" mais dans le domaine du "capital risque" on constate une "grande faiblesse de la collecte et de l'investissement", a-t-elle indiqué.
Le problème est moins dans "le coût" du financement que dans "la difficulté à l'obtenir", a fait remarquer Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).
Alors que les statistiques montrent des financement qui croissent, "j'entends de plus en plus parler des difficultés à obtenir ces financements", a-t-il témoigné.
Un grand nombre d'instruments de financement "ont été mis en place pour nos PME mais il faut qu'ils soient accessibles et que l'information circule, je crois que c'est là la plus grande difficulté", a souligné M. Roubaud.
"La BEI deviendra certainement un de nos principaux partenaires", a-t-il déclaré.
En 2012, l'activité de la BEI en France a été portée à 4,3 milliards d'euros, contre une moyenne de 4 milliards durant la dernière décennie, indique la BEI. Elle intervient dans l'innovation, les PME et micro-entreprises, les transports, l'aménagement urbain, l'énergie et l'efficacité énergétique.