Le PMU propose de s'engager devant l'Autorité de la concurrence à séparer son activité de paris hippiques en ligne (pmu.fr) de celle de son réseau physique dans un délai de 24 mois, a annoncé mercredi dans un communiqué l'Autorité de la concurrence.
Cette proposition du PMU a été faite dans le cadre d'une procédure ouverte devant l'Autorité de la concurrence par Betclic Everest Group début 2012. Betclic dénonçait le fait que le PMU, titulaire d'un monopole légal sur les paris hippiques "en dur", mutualise les mises qu'il enregistre dans ses 12.000 points de vente avec celles de son site de paris hippiques en ligne. Ainsi, selon Betclic, le PMU renforcerait l'attractivité de son offre de paris hippiques en ligne au point de menacer l'existence de ses concurrents.
Le marché des paris en ligne (huit opérateurs) a été dominé en 2012 par le PMU avec une part de marché de 86,4 %.
Dans son communiqué, l'Autorité de la concurrence relève que la mutualisation des masses d'enjeux ("en dur" et en ligne) permet au site pmu.fr de quasiment décupler les masses d'enjeux de chaque pari. Les mises collectées par les points de vente physiques du PMU représentent en effet 8,4 milliards d'euros pour l'année 2012 alors que celles collectées par le site ne s'élèvent qu'à 972 millions d'euros.
Le PMU, selon la concurrence, tire donc plusieurs avantages de cette mutualisation : des gains plus attractifs, des cotes plus stables et des paris plus nombreux que ses concurrents en ligne.
"Il semble, à ce stade de l'instruction, ajoute le gendarme de la concurrence, que les avantages retirés par pmu.fr de cette mutualisation ne relève pas d'une concurrence par les mérites mais de l'utilisation, sur un marché ouvert à la concurrence, des ressources d'un monopole légal".
En réponse aux préoccupations de l'Autorité de la concurrence, le PMU a proposé de "séparer, dans un délai de 24 mois, et pour chacun des paris proposés sur pmu.fr, ses masses d'enjeux enregistrées en ligne de celles enregistrés + en dur+". A l'issue de ce délai, les masses d'enjeux des paris hippiques proposés par pmu.fr ne seront plus constituées que des seules mises en ligne enregistrées sur ce site.
Afin de vérifier l'efficacité de cette proposition, l'Autorité de la concurrence la soumet à la consultation des autres opérateurs, invités à faire part de leurs observations avant le 2 décembre 2013.
A l'issue de cette consultation, le collège de l'Autorité de la Concurrence entendra les parties et examinera les observations formulées. Il pourra demander à ce que les engagements soient modifiés ou complétés puis, après les avoir rendus obligatoires, clore la procédure.